François Legault promet de rester « prudent » devant « l’explosion » des cas associés au variant Omicron en Ontario. S’il avoue que la même situation pourrait se produire au Québec, le premier ministre persiste : les hospitalisations y demeurent stables et aucun resserrement n’est prévu pour Noël.

« Ce qui se passe actuellement avec le variant Omicron en Ontario, on peut penser que ça va venir ici. Il ne faut pas prendre ça à la légère, et on suit ça de jour en jour », a-t-il assuré lundi, en marge d’une visite dans les locaux de l’organisme Jeunesse au Soleil, à Montréal, qui prépare et distribue des denrées aux plus vulnérables à l’approche des Fêtes.

Chez nos voisins ontariens, le groupe d’experts de la COVID-19 a déclaré lundi que le variant Omicron – détecté pour la première fois dans la province à la fin novembre – représente désormais 21 % des cas de COVID-19 en Ontario. Les cas de variant Omicron doublent tous les trois jours. Il s’agit d’une augmentation fulgurante, alors que les responsables de la santé publique ne comptaient que 87 cas du variant Omicron au Canada il y a quelques jours à peine.

À l’échelle du pays, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, est d’avis que l’Ontario n’est pas un cas isolé. Elle a déclaré lundi que la transmission est peut-être plus faible dans les autres provinces, mais que « c’est une question de temps » avant qu’elles suivent les traces de l’Ontario. La docteure prévoit que « dans les prochains jours, on va avoir beaucoup plus de cas » d’Omicron.

« Effectivement, il y a comme une explosion des cas Omicron en Ontario. Mais il n’y a pas de raison, pour l’instant, de penser que ce variant-là est plus dangereux que le Delta ou les autres. Mais il reste que quand même, on varie entre 1500, 2000 cas par jour, donc il faut rester prudents », a insisté M. Legault.

L’Ontario signalait lundi 1536 nouveaux cas de COVID-19 et un décès dû au virus. Le ministère de la Santé précise que 47 % des cas concernaient des personnes qui ne sont pas complètement vaccinées ou dont le statut vaccinal est inconnu.

Une hausse de quelle hauteur ?

M. Legault a de nouveau imploré les Québécois de limiter leurs rassemblements à un maximum de dix personnes d’ici le 23 décembre, date à laquelle il sera ensuite permis d’augmenter à 20 personnes vaccinées. « Pour l’instant, il n’y a pas de changement prévu », a-t-il promis à cet effet.

Le premier ministre l’avoue d’emblée : « il y aura une augmentation des hospitalisations » au Québec, mais la question est de savoir « à quelle hauteur ». « On est à 268 aujourd’hui. Est-ce qu’on va aller à 1500 comme en Europe ou aux États-Unis, ou on va rester en bas de 500, de 1000 ? C’est ce que les experts vont nous dire », a-t-il soulevé, en mentionnant avoir une rencontre prévue avec le DHoracio Arruda lundi soir. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, doit d’ailleurs parler aux médias mardi.

Quant à une éventuelle fermeture de la frontière avec l’Ontario, François Legault ferme la porte pour l’instant. « On n’est pas là actuellement. Oui, il y a plus de cas, oui il y a un pourcentage plus élevé de cas Omicron, mais ce qui est important, c’est le nombre d’hospitalisations. Et là-dessus, la situation est assez semblable entre l’Ontario et le Québec », a-t-il analysé.

Son gouvernement rappelle que la « priorité » demeure de vacciner les jeunes. À ce jour, 41,6 % des jeunes de 5 à 11 ans ont eu leur première dose, pendant que 8 % d’entre eux attendent présentement leur rendez-vous. Dans la population générale, 83,3 % des Québécois ont reçu au moins une dose et 78,3 % sont adéquatement vaccinés.

Interrogé à savoir si les autorités enverront plus d’auto-tests rapides aux Québécois à l’approche de Noël, M. Legault est demeuré prudent. « Il faut faire une différence entre les tests où on a besoin de quelqu’un pour les administrer, et ceux qu’on peut faire soi-même. Ceux-là, on sera prêts dès qu’on reçoit du fédéral, on les enverra », a simplement indiqué le premier ministre.

Avec La Presse Canadienne