(Québec) Le gouvernement Legault n’arrive toujours pas à rattraper les retards en chirurgie causés par la pandémie, malgré son plan présenté en juin. Le nombre des patients en attente depuis plus de six mois a même augmenté de près de 12 %.

Québec s’est donné pour objectif de réduire à 100 000 personnes la liste d’attente pour une opération chirurgicale d’ici mars 2023, en vertu de son plan de rattrapage. Il s’est également fixé des cibles de réduction de l’attente pour cet automne.

Ainsi, pour le mois d’octobre, il prévoyait que 150 000 personnes seraient sur la liste et se donnait pour objectif de réduire à 42 000 le nombre de patients en attente au-delà de six mois. « Les actions visent à diminuer la liste en commençant par les patients qui s’y trouvent depuis le plus longtemps », assurait-il dans son plan de rattrapage.

Or, 151 352 patients se trouvent sur la liste d’attente en date du 9 octobre. Surtout, 35 % d’entre eux – 52 512 personnes – attendent depuis plus de six mois, toujours selon les plus récentes statistiques du ministère de la Santé et des Services sociaux. Québec rate donc de 25 % la cible qu’il juge lui-même prioritaire.

En juin, il y avait 47 000 patients qui attendaient depuis plus de six mois. C’est donc dire que leur nombre a augmenté de près de 12 %. Les retards s’accumulent au lieu de se résorber, pour le moment.

Parmi les 52 212 personnes qui sont sur la liste d’attente depuis plus de six mois, 18 208 patientent depuis plus d’un an. Québec cherchait pourtant à ce que ce nombre soit de 14 000 en octobre.

Les salles d’opération du Québec n’ont pas encore retrouvé leur plein volume d’activité. Le gouvernement s’attendait pourtant à ce que les activités chirurgicales retrouvent dès octobre leur niveau d’avant la pandémie.

En date du 9 octobre, le niveau d’activités chirurgicales, en tenant compte de l’apport des cliniques privées, atteignait 87 % en moyenne par rapport au volume d’opérations avant la pandémie. On s’attendait plutôt à 100 %. Québec s’est donné pour objectif d’atteindre 115 % d’ici un an, seuil qui permettrait au fil du temps non seulement de prendre en charge le flot régulier des demandes en chirurgie, mais aussi de rattraper les retards accumulés.

Ces résultats s’expliquent en partie par les effets encore plus importants que prévu de la pénurie de personnel.

511 nouveaux cas de COVID-19

Le nombre de cas de COVID-19 a légèrement augmenté ces derniers jours au Québec, tandis que la courbe des morts attribuées à la pandémie demeure sur un plateau. La province a rapporté vendredi 511 nouveaux cas, portant à 430 la moyenne quotidienne calculée sur sept jours.

Globalement, la tendance sur une semaine demeure en baisse de 8 %, mais le Québec observe néanmoins une hausse depuis quatre jours, signe qu’un plateau ou une tendance haussière se dessine. Les non-vaccinés continuent de constituer la majorité des nouveaux cas de COVID-19, bien qu’ils représentent à peine 21 % de la population. On observe chez ceux-ci en moyenne 275 nouveaux cas par jour, soit un taux de 152 par million de non-vaccinés. Les gens adéquatement vaccinés représentent quant à eux 142 cas en moyenne, soit un taux de 22 par million de personnes.

Le Nunavik continue à afficher le taux de propagation le plus élevé de la province, avec 115 nouveaux cas pour 100 000 habitants. À titre comparatif, la deuxième région en nombre de cas, Laval, affiche un taux de 8 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

Une mort s’est également ajoutée au bilan, portant à 11 491 le nombre de Québécois ayant perdu la vie en raison de la COVID-19 depuis le début de la pandémie. Cette mort porte à 4 la moyenne quotidienne. La tendance des morts demeure ainsi stable depuis plus d’un mois maintenant. En effet, malgré la baisse des cas depuis la mi-septembre, la moyenne est demeurée sur un plateau de 4 morts par jour depuis 38 jours maintenant.

Le nombre de personnes hospitalisées en raison de la COVID-19 a légèrement reculé vendredi, pour s’établir à 250, soit 4 de moins que la veille. De ce nombre, 68 se trouvent aux soins intensifs.

La tendance à la baisse dans les hospitalisations persiste, mais le rythme a ralenti. Le nombre de personnes hospitalisées a reculé de seulement 4 % sur une semaine et les chiffres restent stables aux soins intensifs.

À ce jour, 79,3 % des Québécois de tous âges ont reçu au moins une dose de vaccin et 76,9 % sont considérés comme pleinement vaccinés.

La quatrième vague continue de toucher davantage des Québécois plus jeunes que durant les précédentes vagues. Ainsi, au printemps 2020, les personnes déclarées positives avaient en moyenne 53 ans, les personnes hospitalisées 72 ans et les morts 85 ans. Cet automne, les personnes déclarées positives ont en moyenne 31 ans, les personnes hospitalisées 59 ans et les morts 77 ans.