Devant l’éclosion majeure qui sévit à l’usine de transformation de Viandes duBreton de Rivière-du-Loup, où au moins 84 cas ont été confirmés, le syndicat réclame une fermeture temporaire. Ce scénario n’est cependant pas envisagé pour l’instant, ni par l’entreprise, ni par la santé publique.

« On n’en est pas là », a indiqué le porte-parole du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Gilles Turmel, lundi après-midi.

La santé publique régionale a néanmoins émis un communiqué indiquant que la situation chez duBreton est « très préoccupante » et « qu’elle travaille étroitement avec la direction de l’entreprise ».

« On a demandé des choses à l’entreprise et on fait des suivis très serrés », précise M. Turmel, qui qualifie la collaboration avec l’employeur de « très bonne ».

L’éclosion a officiellement débuté le 22 avril, lorsqu’il y a eu plus de deux cas, mais c’est à partir du 1er mai que ceux-ci se sont multipliés. Dimanche soir, au moins 84 cas avaient été confirmés, indique le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Viandes du Breton STTVDB — CSN, qui tient cette information de la santé publique. Le CISSS ne publie pas les chiffres de cette éclosion en entreprise, mais les fournit à l’employeur et au syndicat.

Le syndicat demande la suspension des activités depuis vendredi dernier.

« J’ai des familles de plusieurs enfants qui sont infectées au complet », dénonce le président du syndicat, Yannick Morin.

« C’est bien beau dire qu’on est des travailleurs essentiels, mais là, je pense que la famille des employés est pas mal plus importante que de couper du cochon. »

L’entreprise dit comprendre l’inquiétude des employés et de la population, mais « tant qu’on a les effectifs pour continuer à travailler et à opérer, on va continuer à rouler », indique sa porte-parole, Julie Lamontagne. « On va suivre les recommandations de la santé publique, c’est vraiment eux qui ont le dernier mot là-dessus », souligne Mme Lamontagne. Pour l’instant, « on fait le maximum à l’interne pour que le milieu de travail demeure sécuritaire ».

L’usine, qui emploie environ 500 personnes, compte 85 travailleurs en isolement et 74 cas encore actifs.

D’autres cas risquent de s’ajouter au cours des prochains jours, puisqu’un nouveau dépistage de l’ensemble des employés a été complété lundi.

Les usines de transformation de viande ont été particulièrement touchées depuis le début de la pandémie. Aliments Asta, également dans le Bas-Saint-Laurent, a aussi été en proie à une éclosion récemment, et duBreton en a connu une autre de plus petite envergure plus tôt cette année.

La vaccination des employés de ce secteur est donc prioritaire. Elle avait commencé chez duBreton, et des rendez-vous sont fixés pour la compléter « le plus rapidement possible, dans le contexte actuel », indique le CISSS.