(Washington) Une personne guérie de la COVID-19 et recevant ensuite une première dose du vaccin de Pfizer ou de Moderna est autant, voire mieux protégée que quelqu’un qui n’a jamais attrapé la maladie, mais a reçu les deux doses de vaccin, selon une étude.

« Nous espérons que ces données […] aideront à former des politiques de vaccination plus nuancées », a déclaré à l’AFP Viviana Simon, co-auteure et professeure de microbiologie à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai, à New York.

Protection forte et rapide

Pour les personnes ayant déjà été infectées par le virus, « la première dose de vaccin agit comme un rappel, rendant la seconde dose superflue », a-t-elle ajouté.

Publiée dans la revue New England Journal of Medicine, cette étude porte sur des échantillons sanguins de 110 personnes, dont 67 n’avaient pas déjà été infectées par le virus et 43 l’avaient été.

Les résultats ont montré qu’après la première dose, les participants ayant déjà eu la COVID-19 « ont rapidement développé des titres (terme médical signifiant concentration ou niveau, NDLR) d’anticorps uniformes et élevés dans les jours suivant » l’injection.

Les niveaux d’anticorps de ces personnes étaient 10 à 45 fois plus élevés que celles n’ayant pas été précédemment infectées, selon les scientifiques, qui ont prélevé des échantillons à intervalle régulier.

Après la deuxième dose, les niveaux d’anticorps parmi les personnes ayant déjà eu la maladie étaient toujours six fois plus hauts en moyenne que chez les autres.

Pas besoin de deuxième dose

Mais,  écrivent les chercheurs, « aucune augmentation dans les titres d’anticorps n’a été observée chez les anciens malades de la COVID-19 ayant reçu la seconde dose », qui a donc eu un effet très limité pour eux.  

Les participants à l’étude ont été atteints de la COVID-19 entre mars et avril 2020, et n’avaient développé que des symptômes légers ou modérés de la maladie.

Les scientifiques ont également cherché à voir si les effets secondaires différaient entre les personnes guéries et les personnes jamais contaminées, au sein d’un groupe comptant cette fois 230 participants.

Les personnes qui avaient déjà développé une immunité naturelle après leur infection par le virus se sont révélées avoir plus souvent des effets secondaires légers après leur vaccination (fièvre, fatigue, frissons, maux de tête ou douleurs musculaires ou articulaires).

Pfizer et Moderna égaux

Par ailleurs, aucune différence notable entre les niveaux d’anticorps produits par l’un ou l’autre des deux vaccins, Pfizer ou Moderna, n’a été constatée.  

Mais les chercheurs ont averti que des études supplémentaires devraient être menées pour confirmer cette tendance.

Aucun effet secondaire n’a conduit à une hospitalisation.

« Les deux avantages de n’offrir qu’une dose aux personnes guéries de la COVID-19 sont que cela pourrait limiter les effets secondaires éprouvés, et cela nous permettrait d’augmenter le nombre de doses » disponibles, a déclaré Viviana Simon.