(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada avait été averti de problèmes de production affectant le vaccin de Johnson & Johnson (J & J).

Le vaccin à vecteur viral développé par la filiale de J & J, Janssen Pharmaceuticals, a été autorisé par Santé Canada comme étant sécuritaire et efficace la semaine dernière.

Le Canada a précommandé 10 millions de doses du vaccin, qui est le premier et le seul du plan canadien de vaccination à ne nécessiter qu’une seule dose.

Mais M. Trudeau dit que le Canada n’a toujours pas de date pour la réception des premières livraisons.

« Nous avons entendu dans de nombreuses conversations avec Johnson & Johnson qu’il existe des défis autour de la production du vaccin Janssen, mais nous continuerons à collaborer avec eux et nous sommes impatients de recevoir des doses dès que possible », a-t-il déclaré mardi lors d’une conférence de presse à Ottawa.

« Et dès que nous aurons la confirmation des doses envoyées au Canada, nous en informerons tout le monde. »

Le déploiement des vaccins au Canada s’est accéléré ce mois-ci, après que les livraisons eurent ralenti considérablement en février. Près d’un million de doses des vaccins de Pfizer-BioNTech et d’Oxford-AstraZeneca ont été livrées la semaine dernière, et 910 000 doses des vaccins de Pfizer et de Moderna arrivent cette semaine.

Il a fallu 67 jours au Canada pour vacciner le premier million de personnes. Cela devrait prendre moins du tiers de ce temps pour vacciner le deuxième million.

À midi, mardi, plus de 1,9 million de Canadiens avaient reçu au moins une dose.

Trop tôt pour suivre les CDC

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, a dit que le Canada n’était pas tout à fait prêt à suivre les directives des Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis (CDC), qui ont assoupli les mesures de santé publique pour les personnes vaccinées.

Les CDC ont annoncé lundi que deux semaines après avoir reçu leurs deuxièmes doses, les Américains pouvaient désormais se rendre à l’intérieur, sans masque, avec d’autres personnes entièrement vaccinées, ou celles qui ne sont pas vaccinées mais qui présentent un faible risque de maladie grave.

La docteure Tam a déclaré qu’il y avait encore trop d’inconnues, dont l’effet des variants de la COVID-19, et comment les vaccins affecteront la propagation du coronavirus.

« Je pense donc que nous devons adopter une approche réfléchie, mais il est important de faire évoluer notre approche en matière de santé publique à mesure que de plus en plus de Canadiens se font vacciner », a-t-elle soutenu.

Les États-Unis sont loin devant le Canada, ayant maintenant vacciné plus d’une personne sur quatre. Le Canada en a vacciné environ une sur 20.

La docteure Tam a indiqué qu’il y avait « des signes positifs initiaux » que les vaccins de Pfizer et Moderna empêchent la transmission, et réduisent la gravité de la maladie, mais il est encore tôt.

Le nombre de nouveaux cas au Canada a plafonné à environ 2900 cas par jour pendant environ trois semaines, mais depuis le 23 février, le nombre moyen de décès par jour est passé de 54 à 37.

Des problèmes qui affectent tout le monde

Les contrats de vaccins du Canada établissent les livraisons prévues par trimestre, et celles de 10 millions de doses de J & J du Canada doivent être effectuées entre avril et septembre. Mais on ne sait pas encore combien il y en aura au printemps et en été.

Les problèmes de production de Johnson & Johnson affectent également l’Europe et les États-Unis. Plusieurs pays européens, où le vaccin n’est pas encore autorisé, ont annoncé qu’ils s’attendaient à moins de doses que prévu le mois prochain.

Le président américain Joe Biden a affirmé la semaine dernière que lorsqu’il est entré en fonction, il a été informé que Johnson & Johnson était en retard sur la production et que des démarches étaient en cours pour trouver plus d’espace de production. Sanofi a d’abord été embauché pour aider à produire le vaccin en Europe et la semaine dernière, le président Biden a annoncé que Merck prêterait main-forte aux États-Unis.

Mais il faudra plusieurs mois avant que les lignes de production soient opérationnelles.