(Ottawa) Le chef du NPD, Jagmeet Singh, demande un plan de vaccination plus rapide et plus clair qui verrait l’armée canadienne déployée à travers le pays pour accélérer les efforts provinciaux de vaccination contre la COVID-19.

Le gouvernement fédéral devrait embaucher du personnel militaire ainsi que plus d’étudiants en médecine et en sciences infirmières et de travailleurs de la santé à la retraite pour accélérer le déploiement du vaccin au Canada, selon M. Singh.

Cette demande du NPD, présentée comme un engagement précampagne avant une éventuelle élection cette année, est faite mardi malgré le fait que les provinces n’aient pas publiquement demandé une assistance militaire pour la livraison de vaccins.

« Les provinces n’ont pas spécifiquement demandé cela », a noté M. Singh en entrevue. « Mais nous avons la capacité d’utiliser l’armée, d’installer des sites dans des installations fédérales et des édifices fédéraux à travers le pays. »

« Il semble y avoir cette notion voulant que : "OK, nous obtenons l’approvisionnement, alors c’est aux provinces de le livrer." Et je n’achète pas cela. »

Les soins de santé demeurent principalement de compétence provinciale, mais le chef du NPD a cité le déploiement de forces armées pour aider à mettre sur pied et à gérer des sites de vaccination aux États-Unis et en Écosse.

L’administration du président américain Joe Biden a demandé le déploiement de plus de 1100 soldats, y compris des infirmières et des vaccinateurs, sur plusieurs sites. L’armée britannique a envoyé environ 100 soldats pour organiser les livraisons, le stockage des vaccins et l’enregistrement des patients dans environ 80 centres de vaccination en Écosse.

Les dirigeants provinciaux du Québec, de l’Ontario et de l’Alberta, tout en acceptant le soutien militaire dans les maisons de soins infirmiers alors que les éclosions ont atteint un point de crise mortel au cours de la dernière année, sont restés méfiants face à une intervention excessive du gouvernement fédéral dans les soins de longue durée et d’autres domaines.

Le chef conservateur Erin O’Toole et le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet ont tous deux hésité devant l’idée de mettre en place des normes nationales de soins de longue durée, affirmant que les provinces sont mieux placées pour gérer le financement des soins de santé sur leur propre territoire.

M. Singh a également appelé le gouvernement Trudeau à relancer la production nationale de vaccins en créant des installations de fabrication publiques.

Il a nommé Connaught Laboratories, un institut de santé publique fondé au début du XXe siècle pour lutter contre la diphtérie, comme un modèle pour la production de vaccins appartenant au gouvernement. Connaught, qui produisait des vaccins contre la polio et la grippe, a été affilié pendant des décennies à l’Université de Toronto avant d’être acheté par une société d’État fédérale et d’être, plus tard, entièrement privatisé sous le gouvernement Mulroney dans les années 1980.

Le troisième point de la plateforme du NPD exige qu’Ottawa annule la livraison prévue de 1,9 million de doses du programme international de partage de vaccins, qui vise principalement à aider les pays pauvres à acheter des vaccins coûteux.

Le Canada pourrait obtenir environ 500 000 doses du vaccin AstraZeneca dans le cadre du programme connu sous le nom de COVAX avant la fin mars, bien qu’il ait été fortement critiqué pour avoir pris des vaccins dans le cadre d’un plan destiné aux pays en développement qui n’ont pas d’ententes directes avec les fabricants.

« Les gens ne sont pas satisfaits de la situation actuelle en ce qui concerne les vaccins », a déclaré M. Singh.

Un nouveau sondage suggère que la grande majorité des Canadiens blâment Ottawa plutôt que les gouvernements provinciaux pour les retards dans la livraison du vaccin contre la COVID-19.

69 % des répondants croient que le Canada est en retard sur les livraisons en raison de la difficulté du gouvernement fédéral à obtenir des doses sur le marché mondial, selon un sondage en ligne réalisé par Léger et l’Association d’études canadiennes. Seulement 14 % des répondants montrent du doigt les gouvernements provinciaux.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que tous les Canadiens qui veulent une dose en recevront une d’ici la fin septembre, malgré les récents ratés dans la production des vaccins Pfizer et Moderna.

Le Canada se situe bien loin du sommet du classement des pays en ce qui a trait aux doses de vaccin administrées pour 100 personnes, se classant au 40e rang au total et au 17e sur 24 grands pays, selon deux listes.

Les expéditions de vaccins au Canada devraient encore augmenter cette semaine, avec plus de 878 000 doses du vaccin de Pfizer-BioNTech, en plus de l’arrivée prévue de 168 000 doses du vaccin de Moderna d’ici la fin du mois.

Les livraisons avaient été plus faibles que prévu dans les dernières semaines en raison de problèmes de production en Belgique et en Suisse.