(Toronto) Un groupe de plus de 200 médecins, chercheurs et militants soutient que l’Ontario doit prendre des mesures urgentes pour faire face au nombre croissant de décès dus à la COVID-19 dans les soins de longue durée, qualifiant la situation de « crise humanitaire ».

Dans une lettre adressée au gouvernement de Doug Ford, le groupe affirme que la province ne semble pas avoir appris des éclosions mortelles dans les foyers de soins de longue durée lors de la première vague, qui ont tué presque 2000 personnes.

Au lieu de cela, des pénuries de personnel, un contrôle médiocre des infections et un retard dans la réponse aux éclosions continuent de se manifester dans les résidences, avec des conséquences tragiques, déplore-t-il.

« En raison de l’inaction du gouvernement de l’Ontario […] les résidants de SLD courent un risque élevé de mourir de la COVID-19, écrivent les signataires. Dans de nombreuses circonstances, les résidants sont également privés de soins de base, d’hygiène, de nourriture et d’eau. Il s’agit d’une violation des droits de la personne. »

Plusieurs recommandations évoquées

Le groupe recommande à la province de renforcer immédiatement la dotation en personnel, de légiférer sur une norme minimale de soins quotidiens pour les résidants et de fournir un accès sans restriction aux aidants naturels dotés d’équipement de protection individuelle.

Le groupe souhaite également que la province entame le processus de retrait des fournisseurs de soins de longue durée à but lucratif du secteur.

« Tout exploitant à domicile qui ne respecte pas les ratios de dotation en personnel, les protocoles de contrôle des infections ou qui commet toute autre infraction majeure qui nuit aux résidants devrait immédiatement et définitivement perdre son permis et faire face à une sévère sanction », plaide le groupe.

Le groupe souhaite également une assistance militaire immédiate là où le personnel des maisons de soins s’est « effondré ».

Le ministère des Soins de longue durée n’a pas répondu dans l’immédiat à la demande pour commenter la situation.

La ministre de la Santé Christine Elliott a indiqué mardi que le gouvernement n’avait pas réclamé l’aide de l’armée comme il l’a fait l’année dernière, puisque plusieurs résidences ont déjà conclu des partenariats avec des hôpitaux.

« Les hôpitaux sont prêts à aider les foyers de soins de longue durée qui ont des problèmes, à la fois en matière de personnel, de fourniture (d’équipement de protection personnelle) et de tout ce dont ils ont besoin », a-t-elle soutenu.

Le gouvernement affirme qu’à ce jour, 3462 résidants des établissements de soins de longue durée sont décédés de la COVID-19 depuis le début de la pandémie.

Resserrer les restrictions de voyage

Par ailleurs, le premier ministre Ford a appelé mardi le gouvernement fédéral à renforcer les restrictions de voyage pour empêcher la propagation des variants de la COVID-19.

M. Ford a affirmé que ces restrictions devraient inclure des tests obligatoires dans les aéroports pour tous les voyageurs internationaux entrants.

Il demande aussi au gouvernement Trudeau d’interdire temporairement les vols directs en provenance de pays où de nouveaux variants ont été détectés, notamment le Brésil et le Portugal.

Un programme de dépistage volontaire à l’aéroport international Pearson de Toronto a commencé le 6 janvier et a testé plus de 6800 voyageurs. La province a déclaré que parmi ces tests, 146 personnes ont reçu un diagnostic positif de COVID-19.

Bilan quotidien

L’Ontario signalait mardi 1740 nouveaux cas de COVID-19 et 63 autres décès liés au virus

Le ministère de la Santé précisait que 677 nouveaux cas avaient été recensés à Toronto, 320 dans sa banlieue de Peel et 144 dans celle de York. Plus de 30 700 tests ont été effectués depuis la dernière mise à jour quotidienne.

Le gouvernement ontarien affirme que 2261 cas ont été résolus depuis le rapport de lundi.

On signale aussi que 9707 doses supplémentaires de vaccins ont été administrées depuis la dernière mise à jour quotidienne. Au total, 295 817 doses ont été administrées dans la province jusqu’à présent.

Le tout premier envoi de vaccins devait par ailleurs arriver mardi par avion dans l’une des 31 communautés autochtones accessibles par avion, dans le cadre de l’opération Immunité dans les collectivités éloignées.

Le grand chef de la Nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler, a déclaré que le personnel du service d’ambulance aérienne Ornge livrera et administrera le vaccin Moderna à Weenusk.

Weenusk est une communauté en grande partie crie d’environ 500 habitants située dans la région de la baie d’Hudson, dans le nord de l’Ontario.