(Québec) Québec veut encourager les étudiantes au DEC-BAC en sciences infirmières à suspendre une partie de leur cheminement universitaire pour mettre immédiatement la main à la pâte dans le réseau de la santé.

Des bourses seraient offertes en guise d’incitatif afin d’attirer ces étudiantes sur le terrain dès le mois de janvier.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a confirmé sur Twitter mercredi qu’il travaille sur un tel programme en collaboration avec sa prédécesseure, Danielle McCann, maintenant ministre de l’Enseignement supérieur.

L’annonce doit être officialisée au début du mois de janvier, a indiqué l’attachée de presse du ministre, Marjaurie Côté-Boileau.

Selon un document obtenu par La Presse Canadienne, le gouvernement proposera aux étudiantes de « ralentir volontairement leurs études et de suspendre leurs stages pour la session d’hiver 2021, sur une base volontaire », afin de prêter main-forte au réseau de la santé.

Jusqu’à 2000 étudiantes pourraient se prévaloir de cette mesure, sur les 5000 qui sont actuellement inscrites au programme DEC-BAC en sciences infirmières dans les universités du Québec, indique le document.

Les volontaires recevraient une bourse « afin de pallier au retard de diplomation ainsi qu’aux frais d’inscription à une session complète ». Le montant de la bourse serait de 5000 $ ou 10 000 $, selon que l’étudiante était inscrite au programme d’études à temps partiel ou à temps plein.

Le gouvernement prévoit que cette mesure pourrait coûter 28 millions au total, selon le document.

« Que ce soit une dizaine ou une centaine d’infirmières qui se joindront plus rapidement sur le terrain, tous les effectifs sont les bienvenus », a déclaré l’attachée de presse du ministre en entrevue avec La Presse Canadienne.

« Évidemment, la réussite des étudiants demeure la priorité et nous allons tout mettre en œuvre pour faciliter leur parcours lorsqu’elles le reprendront. »

Certaines détentrices d’un DEC en soins infirmiers choisissent de poursuivre leurs études au baccalauréat, mais elles peuvent obtenir le droit d’exercer la profession dès leur sortie du cégep.

Cette nouvelle survient au moment où la pression monte au sein du réseau de la santé, qui a franchi le cap des 1200 hospitalisations des suites de la COVID-19, dont 150 aux soins intensifs.

Au plus fort de la crise, au printemps, on dénombrait plus de 1800 patients hospitalisés, dont 200 aux soins intensifs.

La première vague d’infections a été marquée par les pénuries de personnel, forçant de mouvements de main-d’œuvre d’une zone à l’autre et d’un établissement à l’autre, ce qui a été identifié comme une des causes de la propagation du virus dans les CHSLD, entre autres.

Des arrêtés ministériels ont permis de limiter les vacances des professionnelles en soins, qui se disaient déjà surmenées par les heures supplémentaires obligatoires.

Le recours à des agences privées de placement s’est fait à des coûts astronomiques et l’armée a dû être déployée en renfort.

Des mesures exceptionnelles ont par ailleurs été adoptées pour former des milliers de préposés aux bénéficiaires à la vitesse grand V.