L’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) fait à son tour face à une éclosion. Neuf employés ont été placés en isolement et deux unités ont été temporairement interdites d’accès pour limiter toute forme de transmission au sein de l’établissement. Trois patients ont aussi été transférés dans un autre lieu.

« On est en train de refroidir nos unités afin de pouvoir éventuellement réintégrer des patients. Nous tenons à préciser que la situation reste sous contrôle », indique la porte-parole de l’Institut, Marie-Claude Pageau. Elle assure que les mesures sanitaires sont toujours appliquées de manière très stricte, incluant le port du masque, la protection oculaire, la distanciation sociale et le lavage des mains pour tout le personnel. Des équipes dédiées surveillent aussi l’application de ces mesures à l’entrée principale.

Il s’agit d’une première éclosion à survenir depuis le début de la pandémie dans ce centre hospitalier spécialisé dans la prévention des maladies cardiaques. Jusqu’ici, jamais une éclosion n’y était survenue depuis le mois de mars. « On était vraiment bons et vraiment fiers », ajoute Mme Pageau, qui ajoute que la progression de la transmission communautaire a rendu le quotidien plus « difficile » à gérer.

Malgré tout, la propagation a été circonscrite et on ne note aucun nouveau cas depuis l’arrivée de cette éclosion. Les premières infections ont été décelées en milieu de semaine, autour du 15 décembre dernier. Dans les deux unités qui ont été temporairement fermées, les visites seront interdites jusqu’à nouvel ordre. Sur les autres étages, seul un proche aidant par patient peut entrer dans l’établissement.

On peut dire que le pire est derrière nous. On a fait ce qu’il fallait pour reprendre le contrôle de cette situation.

Marie-Claude Pageau, porte-parole de l’ICM

Comme le protocole l’indique, une enquête épidémiologique a aussi été lancée par les autorités de Santé publique, afin de tracer les possibles « cas-contacts » qui ont pu interagir avec les personnes infectées. On compte dans cet établissement plus de 2000 employés, incluant médecins, préposés et chercheurs. Des recherches y ont actuellement lieu en ce qui a trait à l’utilisation de la colchicine.

La Résidence Bonsecours en état d’alerte

Plus à l’ouest, dans le secteur de Westmount, la Résidence Bonsecours, qui accueille notamment des religieuses, déplore elle aussi une importante éclosion de COVID-19. La Presse a pu confirmer que quelque 59 usagers ont contracté la maladie, et ont été placés dans une « aile distincte » pour limiter la transmission avec les autres patients.

En ce qui concerne le personnel, 32 employés avaient aussi reçu un diagnostic positif en date de samedi soir. Ils ont été placés en isolement, assure la direction de l’établissement, qui affirme par ailleurs que « des tests sont faits à tous les jours » sur le personnel et les résidents.

Vendredi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est inquiété de voir la capacité être dépassée dans plusieurs hôpitaux si la situation continue de se détériorer. Dix établissements sont actuellement en situation « critique » au Québec.

On a une capacité de 2164 lits pour les patients COVID, qui inclut les lits en soins intensifs. Si on continue comme ça, on va dépasser notre capacité.

Christian Dubé, ministre de la Santé

L’élu caquiste a aussi ajouté que plusieurs régions ont dû « augmenter le délestage » dans les derniers jours pour soigner les patients. « Tous les secteurs d’activité peuvent être touchés, par exemple, les chirurgies, les cliniques externes, les soins de première ligne. On est rendu là », a-t-il précisé.

Les 10 hôpitaux cités par le ministre sont l’Hôpital de Chicoutimi (Saguenay – Lac-Saint-Jean), le CHUQ (Hôpital de l’Enfant-Jésus) (Capitale-Nationale), l’Hôpital de Trois-Rivières (Mauricie – Centre-du-Québec), l’Hôpital Pierre-Boucher (Montérégie Est), l’Hôpital Anna-Laberge (Montérégie Ouest), l’Hôpital du Lakeshore (CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal), l’Hôpital de Verdun (CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal), l’Hôpital de Hull (Outaouais), l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) (Capitale-Nationale) et le CHUS (Sherbrooke).