(Ottawa) Il est encore trop tôt pour parler d’une deuxième vague de COVID-19 au Canada.

Les autorités canadiennes de santé publique ont indiqué lors d’une conférence de presse, mardi, qu’elles vont plutôt surveiller s’il y a une « recrudescence » des cas après la longue fin de semaine de la fête du Travail et avec la rentrée scolaire à travers le Canada.

L’administratrice en chef, Dre Theresa Tam, a rapporté 132 142 cas de COVID-19 au pays. La tendance est à la hausse, si bien qu’il y a eu une moyenne de 545 nouveaux cas chaque jour dans la dernière semaine seulement. Ce constat est « préoccupant », a-t-elle noté.

Son adjoint, le Dr Howard Njoo, dit qu’il faudra surveiller ces chiffres dans les prochaines semaines avant de voir s’il y a là une tendance à la hausse et si elle peut être contrôlée ou non.

« C’est peut-être un peu tôt pour dire que, vraiment, on a une recrudescence, mais c’est quelque chose à suivre. […] Si on a encore une augmentation de cas pendant les deux, trois prochaines semaines, c’est peut-être une indication que, oui, on a vraiment une recrudescence de la COVID-19 au Canada », a-t-il dit.

« C’est un peu académique de décrire une vague suivie d’une autre vague », a offert Dre Tam. « Nous allons surveiller si nous pouvons garder ces chiffres à un niveau relativement bas pour que la santé publique puisse gérer tout en permettant à la société de rester ouverte », a-t-elle ajouté.

Mais pas question pour les docteurs de dicter la voie à suivre aux provinces.

Québec a dévoilé mardi son nouveau système d’alerte pour la COVID-19, qui instaure un code de couleurs pour déterminer les mesures sanitaires et les restrictions selon le niveau de risque par région. Ce système a été mis en œuvre en prévision d’une deuxième vague.

« En principe, c’est une bonne initiative du gouvernement du Québec », a laissé tomber Dr Njoo en réponse à une journaliste, ajoutant ne pas être au fait de tous les détails de l’annonce.

Limiter ses contacts

Il reste que la confusion règne entre les provinces et les territoires, qui ont tous des critères variables pour le port du masque, les rassemblements et les lieux publics, intérieurs ou extérieurs.

Une règle d’or prévaut, selon Dre Tam : limiter son nombre de contacts.

« Vous pouvez organiser une petite fête d’anniversaire. Techniquement, si vous voulez une plus grande fête, vous devriez vous en tenir à vos contacts familiaux immédiats et maintenir une distanciation sociale et appliquer toutes autres mesures », a-t-elle donné en guise d’exemple.

L’administratrice en chef de la santé publique au pays reconnaît qu’il peut être plus difficile de respecter toutes les règles dans le contexte d’une résidence privée. « Si c’est le cas, vous devriez y réfléchir deux fois avant de tenir de plus grands rassemblements », a-t-elle dit, notant qu’il ne faut pas baisser sa garde même avec des gens que l’on connaît.

Et si la situation devait dégénérer, on s’en remet aux provinces et territoires.

« Nous reconnaissons aussi que les évènements culturels sont importants dans la vie des gens, mais nous devons trouver des moyens de les rendre plus sécuritaires. Je n’ai aucun doute que si mes collègues à un niveau plus local voient que les choses vont dans une direction différente, ils vont modifier leurs politiques », a mis en garde Dre Tam.