(Québec) Québec n’écarte pas le « scénario identique » à celui actuel pour la rentrée scolaire de l’automne prochain : c’est-à-dire qu’il n’est pas impossible que l’enseignement à distance se poursuive pour le secondaire si le nombre de classes n’est pas suffisant pour accueillir tout le monde en respectant les consignes sanitaires.

« On est en train de les concevoir les scénarios et on va les consulter », a fait valoir le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

« Mais, évidemment, ce n’est pas très compliqué de penser qu’il y a un scénario identique à ce qu’on a en ce moment, de ne rouvrir que pour le primaire et le préscolaire puis d’avoir de l’enseignement à distance pour le secondaire », a-t-il poursuivi en mêlée de presse, après la période de questions.

Le ministre prévient néanmoins que l’enseignement à distance pour les adolescents « sur des mois et des mois, ça peut poser un enjeu » et que la décision finale sera basée sur l’avis de la santé publique.

Jean-François Roberge explique que le Ministère planche sur « plusieurs scénarios pour l’automne » et que celui retenu sera rendu public plus tard. « Vous comprendrez qu’on est au milieu du travail, on ne peut pas le rendre public-là », a-t-il ajouté devant la presse parlementaire.

Pour l’heure, la rentrée des élèves du secondaire doit avoir lieu en septembre.

La députée péquiste Véronique Hivon presse par ailleurs Québec de présenter rapidement son plan pour la rentrée de l’automne prochain.

« Je veux juste rappeler notre proposition de permettre la flexibilité aux milieux où ça aiderait de pouvoir recommencer la fréquentation scolaire à mi-temps, demi-semaine, journées alternées ou demi-journées. Ça réglerait énormément de problèmes, surtout si un des scénarios est de continuer comme c’est le cas actuellement pour l’automne », a-t-elle lancé.

Elle s’inquiète par ailleurs d’une hausse du décrochage scolaire et d’une hausse des « vulnérabilités psychologiques » des adolescents.

« Si la santé mentale est un enjeu fondamental pour le retour des élèves du primaire à l’école, bien c’est autant un enjeu pour les élèves du secondaire qui sont des adolescents en pleine période charnière de transformation, de remise en question, qui peuvent donc vivre des épisodes extrêmement difficiles, accentués potentiellement par la crise », a-t-elle ajouté.

Travailler est « une erreur », dit Roberge

Les élèves qui se sont mis à travailler, parfois jusqu’à 30 heures par semaine, durant la pandémie commettent une « erreur », a statué Jean-François Roberge. Le ministre de l’Éducation a grondé ces élèves, ainsi que leurs parents, mercredi, lors de la période des questions à l’Assemblée nationale.

Pesant bien chacun de ses mots, il a affirmé que l’année scolaire n’était pas terminée, ni pour les enseignants ni pour les élèves. Il venait de se faire reprocher par la députée libérale Marwah Rizqy d’avoir déclaré au tout début de la pandémie que les élèves étaient en « vacances ».

Cette déclaration est venue complètement saper la motivation des jeunes au secondaire, a-t-elle suggéré, en s’inquiétant des effets de la crise sur le taux de décrochage. On retrouve les jeunes dans les épiceries, les dépanneurs, les grands magasins, a déploré la députée, mais pas devant leurs livres en train d’étudier.

Selon M. Roberge, ces jeunes font une erreur. « Les élèves qui se sont mis à travailler 10, 15, 20, 30 heures par semaine, bien c’est une erreur », a-t-il dit. « Je fais appel à tout le monde pour rappeler ça. Je fais appel aux parents aussi de dire : “Excuse-moi jeune homme, jeune fille, euh, l’école n’est pas terminée”. »

– Avec La Presse canadienne