(Québec) Le député de Québec solidaire Sol Zanetti a livré un témoignage à glacer le sang vendredi en commission parlementaire, où il a allégué qu’une « tragédie » se vivait dans une résidence pour personnes âgées de Laval, où le manque de personnel et de matériel était criant et où une personne morte aurait été laissée près de 24 heures dans une chambre occupée par d’autres aînés toujours vivants.

Or, M. Zanetti a amalgamé des histoires qu’il avait obtenues d’une même personne concernant deux résidences différentes, certains faits se rapportant à une résidence pour aînés en perte d’autonomie et d’autres étant survenus dans un CHSLD privé.

« Je tiens à faire une précision à propos du témoignage que j’ai raconté en commission virtuelle [vendredi] après-midi concernant une résidence pour aînés, que je n’ai pas nommée à aucun moment, et où des personnes décédées restaient parfois dans leur lit, dans la même chambre que d’autres patients, plusieurs heures avant qu’ils puissent être amenés à la morgue. Je veux préciser que cette situation ne s’est pas produite à la résidence dont j’ai transmis le nom à la ministre, mais à une autre résidence.

« Je prends sur moi la responsabilité si ma façon de raconter le témoignage a pu entraîner de la confusion. Les situations que j’ai décrites en commission se sont produites dans deux résidences et m’ont été rapportées par la même personne », a déclaré en soirée le député solidaire, vendredi.

Dans l’histoire qu’il a racontée aux parlementaires, où cette distinction n’était pas faite, Sol Zanetti a affirmé qu’on utilisait parfois des sacs poubelle pour soulever des usagers de leur lit, que certains souffraient de déshydratation et que des résidants baignaient dans leurs vêtements souillés pendant des heures, jusqu’à en faire des plaies.

Ce récit a été le fait saillant de la commission parlementaire où la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, répondait aux questions des partis d’opposition pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

« Ça nous brise le cœur », a répondu la ministre, affirmant que ce qui était décrit était « intolérable ». La ministre a promis de donner plus de détails sur cette situation rapidement et a affirmé que le CISSS de Laval menait une intervention.

Les libéraux veulent reporter le déconfinement à Montréal

Le Parti libéral a pour sa part demandé en commission parlementaire que Québec reporte le déconfinement prévu à Montréal le 11 mai, estimant que la situation dans la région métropolitaine n’est pas maîtrisée et qu’il faut attendre qu’elle le soit avant de rouvrir certains commerces.

À ce sujet, la ministre McCann a affirmé que Québec n’hésiterait pas à reporter le déconfinement si la situation ne s’améliorait pas dans les prochains jours. Le gouvernement n’a toutefois pas pris de décision et s’en remettra aux recommandations de la Santé publique, a-t-elle dit.

Danielle McCann a également de nouveau affirmé vendredi que l’« omerta » devait cesser dans le réseau de la santé et que les employés qui étaient témoins de situations inacceptables devaient les dénoncer à leur syndicat, avec qui le gouvernement communique sur une base régulière.

La ministre de la Santé a aussi confirmé vendredi que 10 600 personnes étaient toujours absentes dans le réseau de la santé et que la pandémie de COVID-19 avait forcé le report de 131 842 opérations chirurgicales en date du 28 avril.