Admettant qu’on « ne sait pas vraiment » ce que représente la COVID-19 pour les enfants, la Société canadienne de pédiatrie a annoncé lundi qu’une nouvelle étude du Programme canadien de surveillance pédiatrique (PCSP) tentera de déterminer combien d’enfants tombent gravement malades à cause de cette maladie.

L’étude colligera de l’information hebdomadaire auprès de 2800 pédiatres du pays et fournira des données en temps réel à l’Agence de la santé publique du Canada.

« Une fois par semaine, tous les pédiatres qui font partie du Programme vont recevoir un questionnaire par courriel leur demandant s’ils ont vu un patient pédiatrique qui a testé positif pour la COVID-19, qui été soit admis à l’hôpital, soit pas admis, mais qui présente des […] maladies sous-jacentes qui pourraient faire en sorte que ça pourrait être un patient qui pourrait être à risque de complications ou de maladie plus sévère », a expliqué la présidente sortante de la Société canadienne de pédiatrie, la docteure Catherine Farrell.

Cette étude se distingue notamment par le fait qu’on s’intéressera non seulement aux enfants hospitalisés, mais aussi à ceux qui ont des troubles de santé sous-jacents qui pourraient les rendre plus susceptibles de complications sévères, a-t-elle ajouté.

Ce sera l’occasion pour les pédiatres membres du PCSP de combiner leurs données pour « connaître vraiment l’ampleur de la maladie chez les enfants », a dit la docteure Farrell.

« Une étude épidémiologique, c’est d’étudier qui a été atteint, comment ils ont été atteints, comment est-ce qu’ils ont présenté (la maladie), est-ce que leurs symptômes sont différents de ce qu’on voit chez les adultes, est-ce que les symptômes de ceux qui avaient des maladies sous-jacentes comme l’asthme ou des maladies cardiaques se sont présentés de façon différente, et quel est le résultat de la maladie ? », a-t-elle illustré.

Le partage d’information est le seul moyen de développer les meilleures thérapies possible, poursuit-elle, puisqu’aucun traitement de la COVID-19 n’a encore été approuvé pour des enfants, à l’exception de projets de recherche.

« Ce qui est unique, c’est que c’est l’expérience de 2800 pédiatres qui vont témoigner de ce qu’ils ont vécu, de ce qu’ils ont vu chez leurs propres patients qui va faire en sorte que ça va être des données très riches pour une utilisation subséquente s’il y a une deuxième vague […], mais également pour pouvoir se comparer avec d’autres milieux, a conclu la docteure Farell.

L’intention est vraiment de comparer avec des partenaires dans d’autres pays qui ont des programmes de surveillance comme le nôtre. »

Il s’agirait de la plus vaste étude de surveillance sanitaire en pédiatrie axée sur la COVID-19 au Canada.