Le 16 mars 2023, un incendie d’une rare intensité éclatait dans un immeuble de la place D’Youville, dans le Vieux-Montréal, faisant sept morts et neuf blessés. Un an plus tard jour pour jour, deux enquêtes criminelles parallèles se poursuivent, mais personne n’a été arrêté.

« On trouve ça épouvantable que les enquêtes ne progressent pas davantage, qu’on n’ait pas de réponses. On sympathise avec les familles des victimes, on aimerait qu’elles aient des réponses à leurs questions », affirme MAlexandre Bergevin, l’avocat du propriétaire de l’immeuble incendié, Émile Benamor.

M. Benamor fait lui-même l’objet d’une enquête menée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui cherche à déterminer s’il y a eu négligence criminelle ayant causé la mort de certaines personnes. Selon son avocat, il collabore avec les autorités.

Au moment où l’incendie s’est déclaré, le 16 mars 2023, 22 personnes se trouvaient à l’intérieur de l’immeuble. Six en sont sorties indemnes, neuf ont été blessées et transportées à l’hôpital. Et sept sont mortes.

Un locataire sous-louait illégalement des logements dans l’immeuble sur la plateforme Airbnb.

Une jeune femme de 18 ans, Charlie Lacroix, a perdu la vie dans un logement qu’elle venait de louer pour la nuit sur la plateforme, avec un compagnon, Walid Belkahla. Avant de succomber, elle a appelé désespérément au 911 pour demander de l’aide. Les flammes bloquaient la sortie du petit appartement qui n’avait aucune fenêtre. L’incendie a aussi emporté An Wu, Dania Zafar, Saniya Khan, Nathan Sears et Camille Maheux.

L’incendie allumé volontairement

Le SPVM mène aussi une enquête pour homicide, depuis que ses experts ont découvert que l’incendie avait été allumé volontairement. Cette enquête a connu des progrès significatifs depuis le printemps dernier.

Il a été établi qu’il y aurait eu au moins un foyer d’incendie, à l’avant du bâtiment situé sur la place D’Youville, et que c’est de l’essence qui aurait été utilisée pour allumer le brasier.

La Presse a déjà révélé en janvier qu’un meurtrier en cavale, Denis Begin, a été filmé par des caméras sur place et a avoué aux policiers qu’il était présent lorsque le feu a pris naissance. Il prétend que le feu a été allumé par quelqu’un d’autre, mais n’a pas su le prouver. Personne d’autre n’a été vu sur les lieux à ce moment et Denis Bégin demeure le suspect numéro un de la police, selon nos informations.

Surnommé le « tueur de l’Halloween » à la suite d’un meurtre commis le soir du 31 octobre 1993 alors qu’il était costumé en personnage de film d’horreur, Denis Bégin était en cavale au moment de l’incendie mortel du Vieux-Montréal. Il s’était évadé d’un pénitencier à sécurité minimum de Laval et vivait à Montréal sous une fausse identité. Il travaillait à l’entretien d’immeubles.

Il est depuis de retour en détention, mais n’a jamais été accusé en lien avec l’incendie mortel.