(Ottawa) Deux employés du bureau de la vérificatrice générale – le chien de garde du gouvernement – ont été congédiés après avoir reçu une double rémunération à la fois comme fonctionnaires et comme contractuels. Un troisième fait l’objet d’une enquête interne pour les mêmes raisons. Le recours du gouvernement à des consultants fait l’objet de nombreuses questions depuis la publication d’un rapport de la vérificatrice générale sur les dépassements de coût de l’application ArriveCAN.

« Depuis 2020, le bureau de la vérificatrice générale a eu connaissance de trois employés qui disposaient d’une deuxième source de revenus sous forme de contrats avec le gouvernement du Canada, a confirmé sa porte-parole, Natasha Leduc. Les employés n’ont pas divulgué cette information à leurs supérieurs. »

L’information avait d’abord été rapportée par le National Post mercredi matin.

« Aucun des employés impliqués n’était des vérificateurs », a-t-elle précisé. Les informations relatives aux deux employés congédiés ont été transférées à la police d’Ottawa. Ceux-ci n’étaient pas non plus des gestionnaires. Le troisième cas fait toujours l’objet d’une enquête.

Il s’agit de nouveaux cas qui étaient inconnus du public depuis la suspension à la fin du mois de février de David Yeo, le fondateur de Dalian Enterprises inc., l’une des firmes qui a obtenu le plus d’argent public pour l’application ArriveCAN. Le ministère de la Défense nationale a ouvert une enquête parce qu’il aurait cumulé depuis septembre un emploi de fonctionnaire tout en étant consultant pour le même ministère.

La nouvelle de la suspension d’un autre fonctionnaire lié au fiasco financier d’ArriveCAN avait eu l’effet d’une bombe sur la colline du Parlement. Depuis, Dalian a perdu sa cote sécurité du gouvernement fédéral, ce qui l’exclut de tous les contrats fédéraux.

L’entreprise affirme que M. Yeo n’a pas reçu de double rémunération du gouvernement puisqu’il n’a eu « aucune implication dans la gestion ou les opérations de Dalian et n’a eu accès à aucune information confidentielle » depuis septembre 2023 lorsqu’il avait commencé son emploi au ministère. Or, une copie du formulaire soumis au gouvernement fédéral en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par actions montre qu’il s’est officiellement retiré comme administrateur le 1er mars.

Le comité des opérations gouvernementales a adopté une motion mercredi pour le faire témoigner au cours des prochaines semaines, à l’instar du comité des comptes publics.

« C’est une situation très inhabituelle », avait reconnu la sous-ministre du ministère des Services publics et de l’Approvionnement, Ariane Reza, la semaine dernière en comité parlementaire. Elle avait indiqué qu’au cours de la dernière année, seulement cinq fonctionnaires ont été congédiés pour avoir contrevenu au Code de valeurs et d’éthique du secteur public.

En vertu de ce Code, les fonctionnaires fédéraux doivent prendre « toutes les mesures possibles pour prévenir et résoudre, dans l’intérêt public, tout conflit d’intérêts réel, apparent ou potentiel entre leurs responsabilités officielles et leurs affaires personnelles ».