(Halifax) Ottawa prévoit dépenser 2,49 milliards pour acquérir 11 drones télépilotés afin d’aider l’Aviation royale canadienne (ARC) à effectuer une surveillance de longue portée, ont annoncé mardi des responsables fédéraux.

Le Canada achètera les drones à la société américaine General Atomics Aeronautical Systems Inc., avec certains composants du gouvernement américain. Le ministre de la Défense, Bill Blair, a déclaré dans un communiqué de presse que les drones, connus sous le nom de systèmes d’aéronefs téléguidés, offriront aux militaires canadiens des « des options d’intervention agiles » lors des déploiements.

« Nous devons nous assurer que le Canada dispose d’une armée moderne, adaptable et prête à répondre aux défis de sécurité émergents et en constante évolution, a déclaré M. Blair. Le Canada doit répondre à la demande croissante d’aide nationale tout en préservant sa capacité de défendre le Canada, de protéger l’Amérique du Nord et d’appuyer ses alliés. »

Environ de la taille d’un avion de combat, ces gros drones seront utilisés pour surveiller le littoral et le territoire du Canada et aider l’armée lorsqu’elle répond à des catastrophes naturelles telles que des incendies de forêt et des inondations. Les responsables ont déclaré que les drones aideront également le Canada à remplir ses missions avec le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et assureront l’interopérabilité de l’armée de l’air avec les forces armées alliées.

En plus de l’avion, l’acquisition comprend six postes de contrôle au sol, un nouveau centre de contrôle au sol qui sera basé à Ottawa, deux nouveaux hangars d’aéronefs, des armes et une technologie de formation. Les coûts d’infrastructure sont inclus dans le budget global du projet.

L’annonce de mardi a été faite lors de conférences de presse dans les bases des Forces canadiennes à Greenwood, en Nouvelle-Écosse, et à Comox, en Colombie-Britannique, où le nouvel avion sera stationné. Les drones seront également exploités à partir d’un emplacement opérationnel avancé non précisé lorsqu’ils seront utilisés pour soutenir des missions dans le nord du Canada.

Les premiers drones devraient être livrés en 2028 et le programme sera pleinement opérationnel d’ici 2033.

Les responsables ont déclaré qu’en vertu du contrat avec General Atomics, le projet de drone a le potentiel de créer « près de 700 emplois par année pour l’industrie canadienne et les partenaires de la chaîne de valeur », et de contribuer à 97 millions par an au produit intérieur brut du Canada sur une période de neuf ans.

D’autre part, les responsables ont indiqué que le système d’avion télécommandé sera capable de détecter, reconnaître, identifier, suivre et engager des cibles dans divers environnements, y compris dans le Nord canadien. Il ne sera armé que lorsque cela sera nécessaire pour des tâches spécifiquement assignées.

Le programme de drones concrétise une promesse que le gouvernement canadien a faite aux militaires il y a plus de dix ans. Cela fait également suite à l’annonce du gouvernement fédéral le 30 novembre selon laquelle il avait finalisé un accord avec les États-Unis pour l’achat de jusqu’à 16 avions P-8A Poséidon pour l’armée de l’air.

D’un coût estimé à 10,4 milliards, le P-8A doit remplacer l’avion de patrouille maritime du Canada – le CP-140 Aurora – qui est en service depuis plus de 40 ans.