La pénurie de sauveteurs en piscines extérieures se résorbe lentement. Mais à l’aube de l’ouverture estivale, près d’une piscine sur cinq n’a pas fini son recrutement, affirme l’Association des responsables aquatiques du Québec (ARAQ).

Les contrecoups de la pandémie se font encore sentir, estime Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec (SSQ). La COVID-19 a été responsable d’une diminution de plus de 50 % du nombre d’inscriptions aux formations de sauveteurs entre 2019 et 2020. De surcroît, les employeurs doivent embaucher plus de personnel qu’auparavant.

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec

Les jeunes ne veulent plus forcément travailler les soirs et les week-ends, il faut embaucher plus de gens.

Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec

Il manquerait toujours entre 2000 et 3000 sauveteurs aquatiques pour combler les besoins du réseau québécois (piscines intérieures, piscines extérieures, plages, centres aquatiques et pataugeoires).

Plus d’incitatifs à l’embauche

Les villes ont mis le paquet pour pallier la pénurie de sauveteurs qui a frappé le Québec à l’été 2022 en instaurant des incitatifs comme des augmentations salariales et des bonis, ainsi qu’en organisant des campagnes publicitaires dans les écoles secondaires. La Ville de Trois-Rivières, durement touchée l’année dernière, fera même tirer deux iPad parmi son personnel en piscines extérieures.

À Montréal, malgré la pénurie de main-d’œuvre généralisée, « tout indique que l’ensemble des services à la population sera offert [cet été] », indique Hugo Bourgoin des relations médias de la Ville, invitant au passage « tous les candidats intéressés à postuler dès maintenant ».

À Laval, 130 surveillants-sauveteurs en piscines extérieures ont été embauchés, alors que l’objectif de la Ville était de 120. La situation est également maîtrisée à Sherbrooke, où les 70 postes sont pourvus, et à Longueuil, où 95 % des surveillants-sauveteurs nécessaires sont engagés.

Le président de l’ARAQ, Éric Hervieux, se montre optimiste.

Tous les indicateurs nous disent que la situation va être revenue à la normale à la fin de l’été.

Éric Hervieux, président de l’Association des responsables aquatiques du Québec

Des travailleurs plus âgés, particulièrement des préretraités et retraités, qui sont arrivés sur les bancs de piscine en grand nombre, ont beaucoup aidé à résorber la pénurie. Ces employés comblent « des quarts de travail pas possibles », les soirs et les fins de semaine, précise M. Hervieux. Ce sont donc 82 % des piscines extérieures qui ont recruté le personnel nécessaire pour ouvrir aux heures régulières, un chiffre qui satisfait tant Éric Hervieux que Raynald Hawkins. De plus, la moitié des piscines extérieures ont dépassé le nombre de surveillants-sauveteurs nécessaire au plein-emploi.

Une relance réussie

Le gouvernement du Québec a aussi mis du sien pour corriger la situation. En juin 2022, il a annoncé un financement de 21,5 millions sur 5 ans pour rendre la formation des sauveteurs gratuite. Cette mesure a eu l’effet escompté : les inscriptions aux formations ont augmenté de 50 % par rapport à l’année dernière, selon des informations fournies par Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec.

Auparavant, le coût d’une formation était d’environ 1000 $. L’âge minimal pour devenir surveillant-sauveteur a aussi été abaissé de 17 à 16 ans pour contrer la pénurie de main-d’œuvre.

Grâce à ces mesures, les employeurs peuvent sélectionner les meilleurs candidats parmi un bassin plus large, d’après M. Hawkins. En 2022, plusieurs d’entre eux n’ont pas eu ce luxe, devant embaucher chaque personne candidate.

Les premières piscines extérieures ont été ouvertes le 9 juin dans la région de Québec. Elles entreront en service la fin de semaine du 17 juin à Montréal.