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Doit-on toujours tenir ses promesses ?

Beaucoup de personnes sont furieuses contre François Legault, le premier ministre du Québec. Il a rompu sa promesse de construire un tunnel où les voitures pourraient circuler, entre les villes de Lévis et Québec. Était-il obligé de tenir parole ? Et nous, devons-nous toujours tenir nos promesses ?

La semaine dernière, le gouvernement du Québec a changé le projet appelé « troisième lien », en décidant qu’il serait réservé au transport en commun.

Le problème, c’est que le premier ministre François Legault avait promis aux citoyens que s’ils votaient pour lui, il construirait un tunnel destiné en partie aux autos. Le philosophe pour enfants Gilles Abel a suivi ce feuilleton. Il répond à nos questions.

PHOTO FOURNIE PAR GILLES ABEL

Dans son travail de philosophe, Gilles Abel aide les enfants à réfléchir par eux-mêmes sur toutes sortes de sujets.

Est-ce que les citoyens ont raison d’être fâchés contre le gouvernement ?

On peut comprendre qu’ils soient déçus. Leur confiance envers le gouvernement a été affectée. Mais quand on est un responsable politique, on doit prendre des décisions en fonction du contexte. Là, si on voit des études qui montrent qu’il y a moins de voitures sur les routes qu’avant, ça veut dire que la situation a changé. Ça peut expliquer qu’on revoie la promesse.

Est-ce que les politiciens manquent souvent à leurs promesses ?

Malheureusement, les politiciens prennent souvent des engagements qu’ils ne pourront pas tenir. Ils n’ont pas de baguette magique ni de superpouvoir qui leur permettent de tout contrôler pour que la promesse puisse être respectée.

Et les promesses qu’on fait à ses parents ou à ses amis, doit-on les tenir absolument ?

Oui, on doit essayer de les tenir. Mais tout dépend de leur importance. Disons qu’il y a des petites et des grandes promesses.

Par exemple, un enfant te promet que demain, il te donnera la moitié de sa collation. S’il ne tient pas sa promesse, les conséquences ne sont pas très graves.

Par contre, si un ami te dit « promets-moi de garder ça secret », et qu’il te parle d’une situation dangereuse, par exemple qu’il est victime de violence... Là, il y a des risques de conséquences graves pour lui. C’est une bonne raison de briser la promesse et de parler à un adulte de confiance.

Il y a donc des situations qui justifient de rompre des promesses ?

Effectivement, dans certaines situations indépendantes de notre volonté, on comprend qu’il faut parfois renoncer à la promesse ou la modifier.

Prenons l’exemple de cette caricature :

CARICATURE D’ANDRÉ-PHILIPPE CÔTÉ, LE SOLEIL

Caricature d’André-Philippe Côté

Dans cette illustration, on voit que le père a tenu sa promesse d’aller en camping, malgré la terrible météo. Il aurait pu aussi dire à ses enfants : « Il pleut à verse, on va reporter le camping à un autre week-end. »

Que faire si on brise une promesse et que ça blesse quelqu’un ?

Il faut communiquer avec la personne, reconnaître nos torts. Par exemple, on peut lui dire qu’on est triste de l’avoir blessé, qu’on tient à son amitié, qu’on veut trouver une solution. Ensuite, il faut accepter que ça puisse prendre du temps. Peu à peu, la personne va peut-être accepter de nous refaire confiance.

Doit-on faire moins de promesses ?

Oui ! Il faut éviter de promettre trop de choses et de décevoir des gens inutilement. Peut-être qu’on peut trouver d’autres mots. On peut dire « je vais essayer », « c’est important pour moi », ou encore « je vais tout faire en mon possible ».

Il faut agir pour aider les garçons à l’école

PHOTO FOURNIE PAR LES AS DE L’INFO

Les filles développent plus vite le langage et d’autres compétences que les garçons.

Les gouvernements font beaucoup d’efforts pour encourager les filles à étudier dans les domaines plus « masculins », comme les sciences ou l’informatique. Le problème, c’est que les politiciens ne se préoccupent pas assez des garçons… Pourtant, ils sont nombreux à avoir des difficultés scolaires. Selon trois chercheurs, il est temps d’agir !

Dans le passé, il était très difficile pour les filles de faire des études à l’université. C’est parce que la société a longtemps encouragé les femmes à rester à la maison pour s’occuper des enfants.

Au Canada et dans beaucoup d’autres pays, les choses ont bien changé ! Depuis quelques dizaines d’années, le nombre de filles qui étudient à l’université ne cesse d’augmenter. En 1950, les femmes représentaient environ 23 % des étudiants des universités canadiennes. Aujourd’hui, elles sont autour de 61 % !

Les filles sont donc plus nombreuses que les garçons à obtenir un diplôme postsecondaire. Ce n’est pas tout : à tous les niveaux scolaires, elles ont souvent de meilleures notes qu’eux... sauf en mathématiques.

Pourquoi les garçons ont-ils plus de difficultés ?

Trois chercheurs québécois spécialisés en éducation ont tenté de répondre à cette question dans un nouveau livre.

Durant leurs recherches, ils ont réalisé que les inégalités entre garçons et filles commencent... dans le ventre de leur mère ! Par exemple, les bébés masculins sont plus affectés si la mère vit du stress ou si elle consomme de l’alcool ou de la drogue pendant qu’elle est enceinte.

« Le défi, c’est d’intervenir dès la grossesse pour que les inégalités ne se créent pas », dit la chercheuse Catherine Haeck. Selon elle, il faut s’assurer que toutes les femmes enceintes reçoivent l’aide nécessaire.

Si rien n’est fait, on voit que dès les premières années de vie, les filles prennent de l’avance sur les garçons : en moyenne, elles développent plus vite le langage et d’autres compétences.

« Ce n’est pas normal que dès 5 ans, tu voies des différences entre les filles et les garçons », dit Catherine Haeck. Et plus les années passent, plus les inégalités se creusent. Résultat : des garçons n’ont pas accès aux programmes d’études qui les intéressent, faute d’avoir les notes suffisantes.

Quelles sont les solutions ?

Les trois scientifiques pensent que les gouvernements du Canada et du Québec doivent investir plus d’argent dans les programmes d’aide aux enfants. Il faut le plus tôt possible déterminer ceux qui ont des difficultés et les soutenir.

Comme exemple de solution, le chercheur Richard E. Tremblay mentionne un programme qu’il a fondé et qui offre de l’aide scolaire aux élèves de première et de deuxième année du primaire. Selon lui, cette initiative a permis à de nombreux enfants de bien réussir à l’école, tout en diminuant les risques qu’ils tombent dans la criminalité.

Même si ce programme marche, il n’a pas été étendu à toutes les écoles. C’est ça, le problème, croit la chercheuse Catherine Haeck : les gouvernements doivent s’assurer d’offrir la même chance à tous les enfants.

« Il ne faut pas viser que les garçons, il y a bien sûr des filles en difficulté, mais en aidant tout le monde, on aide les garçons », dit Mme Haeck.

D’après un article d’Yves Boisvert

Pourquoi disons-nous « À tes souhaits » ?

PHOTO FOURNIE PAR LES AS DE L’INFO

Les personnes qui souffrent d’allergies saisonnières voient l’été arriver avec un peu de crainte...

Le printemps nous apporte plein de belles choses… mais pour certaines personnes, c’est aussi le début des allergies saisonnières et des éternuements !

Est-ce que ça t’est déjà arrivé de sentir tes narines te chatouiller de plus en plus jusqu’à ce que tu cries « Atchoum ! » ? Si oui, il est possible que quelqu’un t’ait répondu « à tes souhaits ». C’est ce que l’on dit pour être poli lorsqu’une personne éternue. Mais d’où vient cette tradition ? Ça remonte à des centaines d’années.

Dire « À tes souhaits » pour se protéger de la peste

Il y a très longtemps, au Moyen Âge, il y avait une épidémie de peste en Europe. C’est une maladie contagieuse et mortelle. Les gens éternuaient souvent.

Quand quelqu’un éternuait, les autres répondaient « Que Dieu vous bénisse » pour tenter d’aider à guérir les malades et empêcher que la maladie se propage.

Puis, ils ont commencé à dire « À vos souhaits » pour que les malades puissent réaliser leurs derniers vœux avant de mourir.

Des croyances différentes ailleurs dans le monde ?

Lorsqu’une personne éternue, de l’air sort brusquement de son nez et de sa bouche. Dans certains pays, on croyait que l’âme pouvait en profiter pour s’envoler du corps. On disait donc une expression similaire à « À tes souhaits » pour protéger la personne qui venait d’éternuer.

Évidemment, il ne s’agit que de croyances ou de superstitions. Une superstition, c’est lorsque l’on croit en des choses qui ne sont pas vraies ou qui ne peuvent pas être prouvées scientifiquement pour avoir de la chance (ou de la malchance). Par exemple, une superstition bien connue consiste à croire que si on brise un miroir, on vivra sept ans de malheur.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, même si la plupart des gens ne croient plus à tout ça, on continue de dire « À tes souhaits ». On le dit plutôt par habitude, ou pour souhaiter une bonne santé. En gros, c’est une manière gentille de dire : « Je te souhaite une bonne santé ! »

Toi, souffres-tu d’allergies saisonnières ? Si c’est le cas, on te dit : « À tes souhaits ! »

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