Afin d’aider encore plus les Québécois aux prises avec la flambée du prix des services, le Parti libéral du Québec (PLQ) propose de geler les tarifs gouvernementaux l’an prochain puis d’en limiter la hausse jusqu’à atteindre un plafond de 3 % en 2026.

Cette mesure « en escalier » permettrait ainsi d’épargner les contribuables dans la prochaine année, alors que l’inflation est toujours très élevée, et ce, sans causer de choc tarifaire, estime le porte-parole du parti en matière d’économie et de finances, Frédéric Beauchemin.

Selon la proposition de l’élu, les tarifs gouvernementaux augmenteraient de 0 % en janvier prochain, d’au plus 1 % en janvier 2024, d’au plus 2 % en 2025 puis d’un maximum de 3 % en 2026.

À noter, ces taux seraient des plafonds, selon la proposition libérale. Ainsi, si l’inflation est inférieure à ces niveaux, la hausse des tarifs gouvernementaux y serait plutôt calquée. « On considère notre approche comme responsable, parce que ce qu’on ne veut pas, c’est un choc tarifaire », affirme Frédéric Beauchemin.

Sortir la tête de l’eau

« En 2023, l’inflation va encore être très présente, donc augmenter de 3 % les tarifs, c’est continuer à piger dans les poches des Québécois. Par la suite, lorsqu’on pourra sortir la tête hors de l’eau, c’est là qu’on pourra remettre le côté plus responsable de la chose », explique-t-il.

Rappelons que le gouvernement Legault a déposé son « projet de loi 1 » le 6 décembre dernier. Il vise à limiter à 3 % l’augmentation des tarifs gouvernementaux d’ici la fin du mandat, sans prévoir de période de gel, une mesure qui coûtera 1,1 milliard au Trésor public.

Parmi les tarifs qui seront gelés : le coût des stationnements des hôpitaux, la contribution aux services de garde, les droits de scolarité, l’accès aux parcs de la SEPAQ ou la location des chambres en CHSLD, par exemple, mais pas les tarifs des sociétés d’État à vocation commerciale, comme la Société des alcools du Québec.

Capacité d’aider

Même si la mise en place de cette tarification « en escalier » telle que proposée par le PLQ privait le Trésor public de certaines sommes en raison du gel des tarifs l’an prochain, Québec dispose des fonds suffisants, croit Frédéric Beauchemin.

Dans son rapport préélectoral, le ministère des Finances prévoyait le 15 août dernier que ses revenus autonomes tirés des taxes et impôts seraient de 4,7 milliards supérieurs, pour l’année 2022-2023, à ce qui était prévu dans le dernier budget de mars, pointe Frédéric Beauchemin. « Il y a la capacité d’aider », tranche-t-il.

Si le gouvernement souhaite faire adopter le projet de loi 1 d’ici vendredi prochain, le PLQ ne s’y opposera toutefois pas, assure Frédéric Beauchemin. Le temps presse alors qu’il s’agira de la dernière occasion d’intervenir par un projet de loi, la session parlementaire prenant fin ce vendredi alors que les hausses de tarifs doivent entrer en vigueur à compter du 1er janvier.