Dès mardi, les sacs de plastique à usage unique auront disparu du paysage montréalais.

C’est du moins ce que prévoit la réglementation sur l’interdiction des sacs d’emplettes en plastique de la Ville de Montréal, qui entre en vigueur après avoir été adoptée en septembre 2021.

Ce règlement touche les 19 arrondissements et s’appliquera dans les commerces de détail et les restaurants, y compris ceux qui offrent des plats à emporter et des livraisons à domicile.

Plusieurs commerces de la métropole, notamment les grands détaillants d’alimentation, ont déjà arrêté d’offrir des sacs de plastique il y a plusieurs mois, avant même le début de l’interdiction, fait remarquer Stéphane Lacasse, vice-président des affaires publiques de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ).

« Nos consommateurs sont rendus là, souligne-t-il. Plusieurs utilisent des sacs réutilisables, et il y a toujours l’option d’utiliser des sacs en papier au besoin. Comme nos clients ont déjà l’habitude, on pense que ça va se faire facilement. »

Sac réutilisables

Les commerçants s’assurent aussi d’avoir des sacs réutilisables en bonne quantité pour les clients qui veulent en acheter, dit M. Lacasse.

Les sacs d’emballage, utilisés pour transporter des denrées alimentaires (comme les fruits et les légumes) jusqu’à la caisse, demeurent toutefois autorisés.

L’ADAQ avait été consultée par la Ville de Montréal avant l’adoption du règlement. Stéphane Lacasse espère que, plutôt que d’imposer des amendes aux contrevenants, les inspecteurs municipaux seront en mode « information » lors de l’entrée en vigueur des nouvelles règles.

Les entreprises prises à distribuer des sacs de plastique pourraient recevoir une amende de 200 $ à 1000 $, et jusqu’à 2000 $ en cas de récidive.

Lors de l’adoption de cette mesure, l’administration de la mairesse Valérie Plante avait souligné qu’en plus d’être une nuisance visuelle, les sacs en plastique perdus ont des impacts importants sur les écosystèmes terrestres et marins, puisqu’ils peuvent prendre jusqu’à 1000 ans pour se décomposer.

Meilleur recyclage

Les pellicules plastiques contaminent également la qualité des ballots de papier dans les centres de tri, fait-on valoir. Leur bannissement aura donc un impact important dans l’amélioration de la qualité du papier trié et permettra ainsi un meilleur recyclage local, alors que la métropole traverse une crise en raison de problèmes à ses centres de tri.

« Alors que Montréal s’apprête à accueillir la COP 15 sur la biodiversité, ce geste permettra également de mieux protéger nos milieux naturels. La lutte contre les changements climatiques est l’affaire de toutes et de tous et nous espérons que ce geste fort puisse outiller les autres municipalités à emboîter le pas », a déclaré Valérie Plante, par voie de communiqué.

« La majorité des sites d’enfouissement seront pleins d’ici une dizaine d’années. La réduction à la source est donc une des clés majeures pour atteindre notre objectif et nous invitons tous les commerçants à emboîter le pas et à encourager leur clientèle à faire ses emplettes munie de sacs réutilisables, une pratique économique et écologique », a renchéri la responsable de la transition écologique et de l’environnement au sein du comité exécutif, Marie-Andrée Mauger.

Lors de la deuxième phase du règlement, qui s’appliquera à compter de mars 2023, il sera interdit de distribuer huit articles en plastique à usage unique à Montréal, compostable ou non, dans les commerces alimentaires et les restaurants. Cela comprendra les plateaux (sauf ceux pour la viande et le poisson), les assiettes, les contenants et leurs couvercles, les tasses ou les verres et leurs couvercles, les bâtonnets, les pailles et les ustensiles.

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  • 16 %
    Proportion de sacs en plastique qui sont récupérés.
    Ville de Montréal