(Montréal) Les intervenantes de SOS violence conjugale étaient en grève samedi pour réclamer l’avancement des négociations de leur convention collective ― échue depuis 2 ans ― et la fin d’un « climat de travail toxique ».

La ligne d’appel était encore ouverte durant la grève, bien qu’avec des effectifs réduits. Le service de clavardage, lui, était temporairement fermé. Neuf autres journées de grève ont été votées en assemblée générale, mais les dates ne sont pas encore déterminées.

Les travailleuses font partie du Syndicat du personnel des organismes communautaires, affilié à la Centrale des syndicats du Québec (SPOC-CSQ).

La déléguée syndicale Jesse Rochon-Dupras a souligné en entrevue téléphonique qu’une demi-douzaine d’employées ont démissionné durant la dernière année. En ce moment, elles sont une vingtaine de salariées en tout.

Les filles se sentent pas écoutées par la direction, ne se sentent pas soutenues. Ça ne s’arrêtera pas là, l’exode des intervenantes. 

Jesse Rochon-Dupras, déléguée syndicale

Elle a affirmé que le syndicat avait « demandé à plusieurs reprises une évaluation du climat de travail externe », sans succès.

Des allégations de climat de travail malsain avaient déjà été révélées en avril dernier par le Journal de Québec, qui avait découvert que la CSQ avait envoyé une lettre à la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, et au ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette pour leur faire part de la situation.

La direction de l’organisme n’a pas rappelé La Presse Canadienne. Dans un communiqué datant d’avril, celle-ci indique qu’« après analyse, il y a de cela six mois, SOS a conclu que les trois seules allégations circonstanciées à cette lettre ne constituaient pas de la violence ni du harcèlement ».

Pour ce qui est de la convention collective, en négociation depuis novembre 2020, « il y a eu beaucoup de rencontres qui ont été annulées [par l’employeur] vraiment à la dernière minute […] des retards, des absences de réponse par courriel, a fait valoir la déléguée syndicale Josianne Dubé en entrevue téléphonique. Le processus est super ralenti. » Elle a aussi dit que la direction changeait ses demandes d’une rencontre à l’autre.

Les démarches se font présentement avec l’intervention d’un conciliateur.

Dans son communiqué d’avril, l’employeur dit vouloir « un dialogue constructif et souhaite poursuivre les négociations avec le syndicat afin de conclure prochainement une entente satisfaisante pour toutes, centrée sur les valeurs de respect de l’organisme ».