Sans surprise, le nombre de mariages célébrés au Québec a beaucoup diminué en 2020 et en 2021, selon l’Institut de la statistique du Québec. Ont-ils été seulement reportés, ou bien s’agit-il d’une tendance qui est là pour de bon ?

13 750 mariages en 2021

Ce sont 13 750 mariages qui ont été célébrés au Québec de janvier à novembre 2021, selon l’Institut de la statistique du Québec. Cela constitue une légère hausse par rapport à l’année 2020, où 11 350 mariages avaient eu lieu, mais cela est moins que la moyenne des années avant la pandémie. De 2015 à 2019, 22 481 mariages étaient célébrés par année en moyenne dans la province.

« C’était apocalyptique »

Louis Bourque, directeur général de l’Association d’églises baptistes évangéliques au Québec (AEBEQ), note que des mariages ont eu lieu quand même durant la pandémie. « Quand les gens sont dus, ils sont dus, dit-il. J’ai moi-même marié ma fille en 2020, et c’était, pour me rappeler l’état d’esprit de ma fille, apocalyptique. Les mariages, c’est tellement important dans la vie des gens que c’est préparé longtemps d’avance. Là, il n’y avait aucune certitude. Va-t-on avoir le droit ? Pas le droit ? Si oui, comment ils vont faire ça ? J’ai aussi fait un mariage dehors, dans un champ, c’était le seul endroit où on pouvait le faire. C’était pathétique, il y avait les deux mariés, les deux témoins, les frères et les sœurs. C’était difficile. On pensait toujours que la pandémie et les mesures allaient finir, mais ça ne finissait plus. »

Mariages à l’eau

En 2021, la majorité des mariages étaient organisés à l’extérieur, sous un chapiteau, note Nathalie Francœur, présidente de l’Agence 4 Saisons. Cette année, les gens qui ont repoussé leur mariage durant la pandémie se lancent, dit-elle. « Il y a aussi des mariages qui n’ont plus lieu, car les couples ne se sont pas rendus jusqu’à l’après-pandémie… Quand vous cohabitez 24 heures sur 24 dans la même maison, c’est une façon de voir si ça marche ou non. » Pour l’été 2022, les mariages seront quand même moins nombreux qu’en 2019, tout simplement parce que les délais d’organisation sont trop serrés, croit-elle. « On arrive déjà bientôt au 1er mars. Ça va vite. Je pense qu’il va y avoir beaucoup de mariages de moins grande envergure, avec 50 invités ou moins. Les gens vont peut-être y aller plus à la dernière minute également. »

Montréal moins touché

C’est à Montréal que le nombre de mariages a le moins diminué en 2021, avec une baisse de 38 %. À l’extérieur des grands centres urbains, la diminution a plutôt été de 65 %.

Industrie en baisse ?

Le Québec a connu environ 23 000 mariages en 2010, contre un peu plus de 22 000 en 2019, tout juste avant la pandémie. Cela fait dire à Nathalie Francœur, présidente de l’Agence 4 Saisons, que la pratique n’est pas en voie de disparaître, et devrait reprendre de la vigueur l’an prochain. « Actuellement, beaucoup de couples font des demandes de soumission pour l’année prochaine, et pour des cérémonies beaucoup plus importantes. Les gros mariages italiens, avec 150, 200 personnes, c’est plus long à préparer, alors c’est en 2023 qu’ils vont avoir lieu. »

Maintien des naissances, hausse des décès

Contrairement aux mariages, les naissances se sont largement maintenues dans la province en 2020. Selon l’Institut de la statistique du Québec, le nombre provisoire de naissances cette année-là était de 81 850, soit 224 naissances par jour dans la province. En 2019, on a compté 84 309 naissances, et 83 840 en 2018. Les décès ont quant à eux été au nombre de 69 600 en 2021, après avoir atteint un pic de 74 550 en 2020, un record. En 2019, on a compté 67 617 décès dans la province, et 68 811 en 2018.