À quelques heures de l’échéance des conventions collectives qui concernent quelque 185 000 travailleurs de l’industrie de la construction, les associations patronales et syndicales étaient encore réunies, en fin d’après-midi vendredi.

Les négociations avaient déjà commencé et la médiation avait été demandée le 1er mars. Cette médiation doit aussi prendre fin ce 30 avril, ce qui aurait pour effet de rendre possible l’exercice de moyens de pression, d’une grève ou d’un lock-out dès le 21 mai.

La médiation peut toutefois être prolongée pour 30 jours, ce qui aurait pour effet de repousser au 21 juin l’exercice possible des mêmes moyens de pression. La décision doit être prise dans les prochaines heures.

La date d’échéance des conventions collectives est particulièrement importante pour les travailleurs, parce qu’ils ne touchent pas d’augmentations de salaire rétroactives à la date d’échéance des conventions – contrairement à ce qui est le cas dans les autres secteurs d’activité économique.

Jeudi, une des quatre associations patronales, l’Association de la construction du Québec, affirmait que la négociation « bat de l’aile ».

Mais vendredi matin, les parties étaient de nouveau réunies autour d’une table et elles l’étaient encore en fin d’après-midi, à la demande du médiateur.

Le ministre du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, a déjà rencontré les parties pour leur faire comprendre qu’il ne tenait pas à voir un autre conflit de travail dans l’industrie. Les dernières négociations ont été particulièrement difficiles.

Ce sont quatre conventions collectives pour 2021-2025 qui doivent être négociées par quatre associations patronales et l’Alliance syndicale, qui regroupe les cinq syndicats reconnus dans l’industrie de la construction – la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction.

Chaque convention couvre un sous-secteur de l’industrie.

L’industrie de la construction est extrêmement sollicitée ces temps-ci, avec les bouleversements d’échéanciers dus à la COVID-19, la forte demande en rénovation, la hausse du coût des matériaux et l’accent que le gouvernement Legault veut mettre sur les projets d’infrastructures.

De l’autre côté, l’industrie vit une rareté de main-d’œuvre dans bien des métiers et les travailleurs savent qu’ils sont en demande.

En plus des questions salariales, les parties doivent discuter de mesures pour concilier travail et vie familiale, de flexibilité, de mobilité de la main-d’œuvre, ainsi que de l’application des nouvelles technologies dans l’industrie de la construction.