(Washington) Les États-Unis ont mis l’accent mercredi sur leurs intérêts communs avec la Chine dans le dossier du nucléaire iranien, refusant de dénoncer ouvertement le pacte de « coopération stratégique » sur 25 ans conclu par Pékin et Téhéran.

La conclusion de cet accord samedi a été considérée par de nombreux faucons conservateurs américains comme la preuve de l’émergence d’un nouvel axe anti-Washington.

« Nous n’allons pas commenter des discussions bilatérales spécifiques », s’est toutefois borné à dire le porte-parole de la diplomatie européenne Ned Price devant la presse, semblant montrer que le gouvernement de Joe Biden n’entend pas jeter de l’huile sur le feu.

Il a seulement rappelé que les sanctions américaines contre l’Iran restaient « en vigueur », en attendant un hypothétique accord entre les deux pays ennemis pour sauver l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien dont l’ex-président américain Donald Trump a retiré les États-Unis et dont Téhéran a commencé à se désengager. « Nous allons gérer toute tentative de contourner ces sanctions », a ajouté Ned Price, d’une manière générale et sans viser spécifiquement l’accord irano-chinois.

« La compétition, comme vous savez, est ce qui définit notre relation avec la Chine, mais nous avons dans certains cas des domaines étroits d’alignement tactique », a expliqué le porte-parole. « Il se trouve que l’Iran est l’un d’eux. La Chine a fait preuve de coopération dans les efforts pour contenir le programme nucléaire iranien », a-t-il assuré.

Selon lui, « Pékin n’a bien entendu pas d’intérêt à voir l’Iran développer une arme nucléaire, avec l’impact profondément déstabilisateur que cela aurait sur une région dont la Chine dépend ».

La Chine est une des grandes puissances signataires de l’accord conclu en 2015 avec l’Iran pour l’empêcher de se doter de la bombe atomique, avec les États-Unis, la Russie, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni

Cet accord a permis la levée des sanctions internationales en échange des engagements iraniens, mais Donald Trump a rétabli en 2018 puis durci toutes les sanctions américaines.

Joe Biden a lui promis de revenir dans l’accord, mais à condition que Téhéran revienne aussi dans les clous de ses engagements dont il s’est affranchi. L’Iran demande de son côté que Washington fasse le premier pas en levant des sanctions.

Pour Ned Price, États-Unis et Chine ont des intérêts communs au moment où les signataires recherchent le moyen de sauver l’accord.