(Ottawa) Des enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) seront invités à Paris le mois prochain pour participer à l’analyse des boîtes noires du Boeing ukrainien abattu par erreur par l’Iran.

« Une équipe d’enquêteurs spécialisés en téléchargement et analyse de données d’enregistreurs d’aéronefs sera envoyée sur les lieux. Toutes les précautions sanitaires seront prises pour garantir que nos enquêteurs voyagent en toute sécurité », a déclaré le BST par voie de communiqué.

Vendredi, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français a fait savoir sur Twitter que l’Iran avait réclamé une « assistance technique » pour l’analyse des enregistreurs de bord du vol PS752. Cette analyse aura lieu la semaine du 20 juillet.

L’avion des lignes aériennes Ukraine International avait été abattu par l’armée iranienne peu de temps après son décollage de Téhéran le 8 janvier. La tragédie a fait 176 morts, dont 55 citoyens canadiens et 30 résidents permanents.

La convention de l’aviation civile internationale qui régit les accidents et incidents d’aéronefs prévoit que c’est la République islamique d’Iran qui est chargée de l’enquête. L’Ukraine, les États-Unis et la France sont autorisés à participer à cette enquête en vertu de cet accord.

En raison du nombre élevé de morts canadiens, le Canada pourra exceptionnellement participer à l’enquête, mais son rôle sera limité. Dans son communiqué, le BST précise qu’il ne pourra partager aucune information sur le téléchargement des boîtes noires « sans le consentement exprès du bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs d’Iran ».

Dans une déclaration conjointe, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, et le ministre des Transports, Marc Garneau, ont accueilli favorablement l’annonce voulant que l’Iran remettra les boîtes noires à la France.

« Nous continuerons à demander des comptes à l’Iran et à travailler pour plaider en faveur de la responsabilité, de la transparence, de la justice et de l’indemnisation pour les victimes de cette tragédie, y compris une enquête approfondie, crédible et transparente », ont-ils ajouté.