(Ottawa) La crise de la COVID-19 cause un retard dans l’enquête sur le vol commercial abattu par l’Iran, au début de l’année.

Le vol 752 a été abattu par l’armée iranienne le 8 janvier, tuant les 176 personnes à bord, dont 55 Canadiens et 30 résidents permanents.

Le Canada et d’autres pays attendent depuis des mois que l’Iran remette les enregistreurs de bord du vol 752 d’Ukraine International Airlines, pour que leurs données puissent être téléchargées et analysées.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a dit que l’Iran s’est informé la semaine dernière sur le moment où les pays intéressés pourraient envoyer des représentants, en lien au processus.

Mais étant donné les interdictions de voyager découlant de la COVID-19, un tel déplacement est impossible pour l’instant.

« Tous souhaitent que le téléchargement et l’analyse des enregistreurs se poursuivent ; cela aurait dû se produire sans délai, peu de temps après l’accident, a déclaré la présidente du BST, Kathy Fox. Cependant, avec la COVID-19 et les multiples restrictions de voyage, voyager pour assister au téléchargement des enregistreurs de vol n’est pas possible en ce moment — et ce, pour tous les pays concernés. »

Conscient des difficultés posées par la COVID-19, le dentiste torontois Hamed Esmaeilion, dont l’épouse Parisa et leur fille de neuf ans Reera étaient sur le vol, estime quand même que la communauté internationale doit maintenir la pression.

« Le mieux est de faire en sorte que les boîtes noires soient transférées d’Iran vers un pays tiers comme la France, a-t-il déclaré à La Presse Canadienne. Nous ne voulons pas risquer la vie de qui que ce soit, et le Canada peut envoyer des experts quand il n’y aura plus de danger. L’Iran joue un jeu. Je suis sûr qu’ils essaient de remettre la balle à d’autres pays pour gagner du temps. »

Le Canada et d’autres pays qui ont perdu des citoyens dans la tragédie ont demandé à l’Iran de suspendre le téléchargement et l’analyse des données des présumées boîtes noires, jusqu’à la levée des restrictions de voyage.

Ottawa a récemment nommé l’ancien ministre libéral Ralph Goodale comme conseiller sur la question, après que des familles dans le deuil se sont plaintes que la COVID-19 entravait les efforts déployés pour que l’Iran soit transparent.