L’arrondissement de Lachine a franchi une étape supplémentaire vers la fermeture définitive de son port de plaisance, lundi soir. Le conseil d’arrondissement a voté à majorité pour la résiliation du contrat du gestionnaire de la marina à compter du 30 novembre prochain.
Trois des quatre conseillers d’arrondissement ont voté en faveur de la résiliation du contrat accordé à GESTION NAUTI-CITÉS INC. lors de la séance du conseil, lundi soir. Seule la conseillère Julie-Pascale Provost a voté contre. Dans un long préambule, la mairesse d’arrondissement, Maja Vodanovic, a répété que les dépenses nécessaires à la rénovation et à l’entretien des infrastructures de la marina étaient trop importantes et impossibles à absorber par les plaisanciers, et justifiaient ainsi le changement de vocation des lieux.
« Cette annonce n’a pas été improvisée, elle est le résultat d’une réflexion interne à la Ville de Montréal appuyée de plusieurs études techniques sous plusieurs maires. Une survie n’est pas possible », a-t-elle avancé.
« Nous proposons un nouveau parc donnant accès à l’eau. Cette vision correspond à l’augmentation en popularité des sports nautiques et de la baignade », a dit la mairesse d’arrondissement, ajoutant lors de la période des questions qu’une cohabitation parc-marina n’était pas possible en raison d’enjeux de sécurité et de manque d’espace pour les installations d’une marina.
« Sau-sau-sau-sauvons la marina ! »
La séance du conseil était attendue de pied ferme par les opposants à la fermeture du port de plaisance. Des centaines de personnes ont marché du port de plaisance jusqu’à la mairie d’arrondissement, lundi soir, pour manifester leur désaccord et réclamer un sursis.
Parmi les manifestants qui scandaient « Sau-sau-sau-sauvons la marina ! », on comptait de nombreux membres du port de plaisance de Lachine, mais aussi des plaisanciers d’autres marinas, des citoyens, d’anciens élus et des entrepreneurs.
« Nous aimerions trouver le terrain de la conciliation. Nous couvrons toutes les embarcations : celles à moteur, mais aussi celles propulsées par les humains, comme le SUP, le kayak, etc. Nous voulons une concertation du milieu afin que tous profitent du plan d’eau. On demande à la mairesse un moratoire pour une entente satisfaisante pour l’ensemble des parties », a déclaré Sylvain Deschênes, directeur général de Nautisme Québec.
Réclame ta rive
Un peu plus tôt, le collectif #RéclameTaRive, qui appuie les démarches de la Ville de Montréal et de l’arrondissement de Lachine, avait convoqué les médias pour faire valoir sa position. Le collectif a pour objectif de « donner une voix aux Lachinois et aux Montréalais qui désirent récupérer leurs espaces riverains » et il revendique « la démocratisation de l’accès aux rives », « la protection de l’environnement et l’équité en matière de dépenses des fonds publics ».
« On se bat pour le bien commun et pour les bonnes valeurs. Je suis là parce que j’y crois et je pense que c’est ce qu’il y a de mieux pour Lachine, et je crois qu’on est plusieurs à croire à ça et il faut leur donner une voix, à ces gens-là », avance Marie-Ève Bégin, l’une des porte-parole du collectif en faveur du projet de parc-nature. « On veut une solution durable et résiliente. »
« L’environnement, ce n’est pas aujourd’hui qu’on règle ça, ce n’est pas demain, c’est hier. Et là, on a une belle proposition avec un parc et l’accès à la baignade pour plusieurs personnes. Les plaisanciers souhaitent une cohabitation, mais ça ne marche pas. On ne peut pas avoir des jeunes qui se baignent et des bateaux qui passent juste à côté », ajoute Richard Cabana, porte-parole du collectif et membre du Club d’aviron de Lachine.
Le collectif manifestera pour sa part son appui au projet de parc riverain samedi prochain, le 19 septembre, par une « célébration positive » baptisée « Ensemble, on se mouille pour nos rives ».