(Montréal) Une grève de trois jours débutera à 0 h 01, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans 10 résidences privées pour personnes âgées situées à Québec, Laval, Trois-Rivières, Saguenay, Saint-Jean-sur-Richelieu et Montréal.

Quelque 950 travailleurs, membres du Syndicat québécois des employés de service, affilié à la FTQ, doivent débrayer les 30, 31 mai et 1er juin. Mais ils détiennent un mandat de grève illimitée qu’ils pourront exercer plus tard, si les négociations pour renouveler les conventions collectives avec les employeurs privés concernés ne progressent pas à leur goût.

De façon générale, ces syndiqués demandent d’obtenir 15 $ l’heure à l’embauche et des augmentations de 1 $ par année pour un contrat de trois ans. Dans certains cas, ils touchent 13 $ l’heure, soit à peine plus que le salaire minimum de 12,50 $ l’heure.

Ce sont des préposés aux bénéficiaires, des employés aux cuisines, au service aux tables, à l’entretien ménager, à la réception, ainsi que des infirmières auxiliaires (la revendication de 15 $ l’heure ne les concerne pas, puisqu’elles ont déjà un salaire horaire qui est supérieur).

« Le but, c’est d’en arriver à une entente avec les employeurs et de donner des salaires décents à nos gens qui prennent soin de nos aînés ; ce n’est tellement, tellement pas la grève, là ! Mais c’est le moyen ultime qu’on a pour faire reconnaître nos revendications », a lancé la présidente du SQEES, Sylvie Nelson, en entrevue avec La Presse canadienne.

Au départ, la grève devait toucher 11 résidences, mais mardi soir, la grève a été suspendue au Château Beaurivage, à Montréal, pour laisser la négociation se poursuivre.

Services essentiels

Mardi, le Tribunal administratif du travail a statué sur les services essentiels à maintenir durant ce débrayage.

De façon générale, le temps de grève des infirmières auxiliaires et des préposés aux bénéficiaires correspondra à 10 % du temps normalement travaillé. Le syndicat espérait obtenir 20 % de temps de grève pour tous les employés, mais cela n’a pas été accordé pour le personnel soignant.

« Le temps de grève s’exercera de manière à assurer la continuité des soins et des services offerts aux résidants en tout temps », a précisé le Tribunal.

Le Tribunal ajoute que le syndicat s’est engagé à laisser le libre accès aux résidants, aux visiteurs, aux fournisseurs ainsi qu’aux autres travailleurs de la résidence.

Les résidences touchées

Les résidences touchées sont Aviva à Québec, Chartwell App. du Château de Bordeaux à Québec, Chartwell L’Oasis Saint-Jean (cuisine) à Saint-Jean-sur-Richelieu, le CHSLD Herron à Montréal, le Domaine des Forges à Laval, Le Boulevard-Rés. Urbaine pour aînés à Montréal, le Manoir Champlain Le Saguenay, Manoir Outremont (COGIR) à Montréal, la Résidence Élogia (Maurice) à Montréal, la Résidence Valeo Jean XXIII à Trois-Rivières.

La situation pourrait cependant évoluer d’heure en heure, puisque les négociations se poursuivent avec des employeurs.

« Aujourd’hui, on a des gens qui sont en train de négocier, qui sont aux tables de négociation présentement. Ça bouge aux tables de négociation. Est-ce qu’on va avoir des résultats probants d’ici minuit ? Tant mieux si on en a. Le but ce n’est pas d’aller en grève, c’est d’avoir des conditions de travail et salariales satisfaisantes pour nos membres », a lancé Mme Nelson.

Ministre

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a tenu à rappeler que les conciliateurs du ministère travaillaient avec les parties dans le cas de huit de ces résidences. Le ministère a établi des « contacts » avec les autres pour offrir ses services.

Le ministre s’est dit conscient de la pénurie de préposés aux bénéficiaires et souhaite que la profession soit revalorisée. Il a d’ailleurs annoncé mardi une offensive dans ce secteur, touchant notamment la formation des préposés et les difficultés de recrutement des résidences.