La conjointe d'un juge à la retraite mène une bataille contre un concessionnaire montréalais à qui elle reproche d'avoir vendu à son mari un véhicule neuf « déjà accidenté ».

« Je suis tombée à terre quand j'ai découvert que notre Hyundai Accent 2017 avait subi des dommages de quelques milliers de dollars avant même qu'on en prenne possession », s'indigne Louisette Lanneville, 83 ans, ce que nie le directeur général de Coiteux Hyundai, Jean-Sébastien Coiteux. 

La découverte du carrossier

L'affaire débute en mai 2017. Louisette Lanneville se rend chez le concessionnaire avec son conjoint pour y acheter une « belle Accent de l'année », flambant neuve.

C'est du moins ce que croit le couple d'octogénaires jusqu'à ce que monsieur ait un accrochage, ce printemps, et se rende chez son carrossier pour faire réparer son véhicule.

« Il devait bien y avoir pour plus de 3500 $ de dommages, et il ne fait pas de doute que le véhicule avait perdu de la valeur », raconte Dennis Pinheiro, gérant de la succursale Van Horne de ProColor.

Il soutient que des « réparations importantes » avaient été effectuées en appliquant de grandes quantités de pâte correctrice (mastic), du côté droit principalement.

« Je l'ai tout de suite vu quand j'ai commencé à travailler sur le véhicule, dit-il. Il y avait du mastic partout ! »

Un cas désolant

Après avoir été informée de la découverte de son carrossier, Louisette Lanneville a entrepris des démarches pour y voir plus clair et pour tenter d'obtenir réparation. Elle a soumis son dossier à l'Association pour la protection des automobilistes (APA), qui a demandé à l'inspecteur agréé Andrew Bleakley de faire sa propre analyse.

Comme Dennis Pinheiro, l'inspecteur a noté que des dommages non liés à l'accrochage avaient été faits à la Hyundai Accent. « Notre inspecteur a noté que de bonnes quantités de peinture avaient été appliquées à certains endroits du véhicule, du côté droit », confirme Michel Brais, conseiller à l'APA.

Michel Brais reconnaît qu'il arrive parfois que des véhicules neufs aient subi de légers dommages, ou des « égratignures », avant la livraison aux clients. « Les concessionnaires informent les acheteurs que ça s'est produit et chacun sait à quoi s'en tenir. Mais dans ce cas précis, de cette envergure-là, c'est très rare ! »

Réaction du concessionnaire

Chez Coiteux Hyundai, le directeur général, Jean-Sébastien Coiteux, maintient que « rien ne démontre qu'il y avait eu des dommages » sur le véhicule, vendu comme neuf, comme l'indique le contrat de vente.

« Nous avons fait nos recherches auprès de Hyundai Canada et on nous a dit que le véhicule n'a jamais été endommagé », dit-il.

Il indique toutefois que le concessionnaire, après avoir reçu la plainte de ses clients frustrés, a dépêché son directeur de service pour « aller prendre des photos chez le carrossier ». Or, son directeur n'aurait « rien vu », puisque « le véhicule avait déjà été réparé ».

Le directeur général considère que le dossier est clos, et qu'il n'y a « pas d'arrangement à faire » avec ses clients.

« Mais moi, je veux qu'on nous remette notre argent, insiste Louisette Lanneville. C'est bien simple, on s'est fait flouer ! »