Devant le vieillissement de sa population et une pénurie de main-d'oeuvre, Québec doit faire la cour aux milléniaux. C'est du moins ce que croit le maire Régis Labeaume, qui veut en faire une priorité de son quatrième mandat s'il est réélu en novembre.

Pour attirer les jeunes dans la Vieille Capitale, M. Labeaume mise sur deux cartes : l'amélioration de la qualité de vie en ville et la mise en place de ce fameux « système de transports en commun structurant », vieux projet qui traîne en longueur et est attaqué de toutes parts par ses opposants.

« Ce qu'on veut surtout attirer, ce sont les milléniaux. Et la meilleure façon de les attirer, c'est en offrant un cadre de vie supérieur aux autres villes. C'est documenté : les jeunes diplômés choisissent une ville avant tout pour avoir un bel environnement pour une famille », a lancé hier le maire Labeaume, lors d'une conférence de presse pour tracer le bilan de son troisième mandat.

En août dernier, le taux de chômage était à 3,8 % à Québec, un seuil historique. Les observateurs parlent d'une situation de plein emploi. Simultanément, la population de Québec vieillit plus vite qu'ailleurs. En moyenne, un habitant de la Vieille Capitale est deux ans plus vieux qu'un Montréalais (42,4 ans contre 40,6 ans). Les aînés de 65 ans et plus y sont aussi beaucoup plus nombreux.

Dans ce contexte, Québec veut absolument attirer des jeunes. La Ville a annoncé lundi la création d'un projet-pilote pour faciliter l'embauche de travailleurs français par des PME de Québec. Le maire Labeaume sera par ailleurs à Montréal demain en opération de séduction.

« Je m'en vais aux HEC à Montréal. Il y a une session HEC-Polytechnique avec 200 entreprises, et moi, je m'en vais faire du speed-dating avec des diplômés pour les inviter à venir à Québec », dit le maire.

Pas son dernier mandat

Mais ces initiatives seules ne suffiront pas, prévient le maire, qui croit que Québec doit changer son image et répondre aux préoccupations des milléniaux. « Les valeurs ont changé », dit-il.

« Il faut bâtir la ville en fonction de leurs valeurs. Et ça marche bien, parce que les valeurs des milléniaux rejoignent celles des aînés. Eux aussi veulent que la qualité de vie s'améliore, croit-il. Quand on parle de mobilité et de projet de transport collectif structurant, c'est en plein dans les valeurs de ceux et celles que l'on veut attirer ici. On sait que ça fait partie des valeurs des jeunes. »

Régis Labeaume va tenter le 5 novembre d'être élu pour un quatrième mandat. Il a annoncé lundi que ce ne serait pas nécessairement son dernier. Hier, il est revenu sur ses déclarations, affirmant qu'elles étaient calculées.

« Si vous négociez avec des gouvernements des projets aussi importants que la mobilité, si vous avez besoin de 1 milliard de dollars pour ça et s'ils savent que vous ne reviendrez pas, que vous ne serez pas un danger politique, alors vous perdez tout votre poids politique », prévient Régis Labeaume.