Air Transat offre une compensation de 400 $ à chacun des passagers de l'Airbus A330 immobilisé au sol pendant des heures et à bord duquel un homme avait composé le 911, a appris La Presse.

Le 31 juillet, 336 passagers du vol TS157 en provenance de Bruxelles ont été coincés pendant plus de cinq heures sur le tarmac de l'aéroport d'Ottawa. Lors de ce cafouillage, Marc Jetté, un père de famille de 42 ans, avait fait un appel d'urgence pour des raisons de sécurité.

Jeudi, le transporteur a joint la grande majorité des passagers par courriel ou par la poste pour les informer de l'offre d'indemnisation.

« Cette décision a été prise en interne. C'est en lien avec les circonstances difficiles qui ont été subies par nos passagers », laisse savoir Debbie Cabana, porte-parole d'Air Transat.

Il s'agit d'un débours total de plus de 130 000 $. Le montant de 400 $ par personne a été établi à partir des grilles de compensation de l'entreprise.

Les passagers de l'autre avion d'Air Transat immobilisé aussi pendant des heures, le même soir, à Ottawa, ne seront pas dédommagés.

Problèmes liés à la météo

« L'indemnisation qui a été versée n'a pas vocation à couvrir le retard de nos avions, provoqué par des circonstances météorologiques hors de notre contrôle », précise la porte-parole d'Air Transat Debbie Cabana.

La compensation aux passagers du vol TS157 est offerte « en guise de geste de bonne foi témoignant de notre empathie », dit-elle. Elle rappelle que les voyageurs ont été privés de climatisation pendant plus d'une heure.

Pendant la longue attente, les passagers ont aussi constaté que l'Airbus A330 ne disposait plus de réserve d'eau ni de nourriture. Et que les lumières avaient fait place aux veilleuses.

Debbie Cabana a refusé de commenter les causes du retard qui a mené à la situation difficile vécue par les passagers.

Au lendemain des incidents, Air Transat avait critiqué le service offert par l'aéroport d'Ottawa. Mais les autorités de l'aéroport avaient rejeté les critiques du transporteur.

L'Office des transports du Canada mène une enquête pour faire la lumière sur les événements.

Des excuses

Debbie Cabana présente des excuses au nom d'Air Transat pour les inconvénients subis par les passagers. Elle souligne également que « plusieurs personnes ont apprécié le geste » de l'entreprise d'offrir une indemnité.

« Ce geste et ce courrier ne constituent bien évidemment pas une reconnaissance de responsabilité juridique dans les événements concernés », lit-on dans un extrait du document transmis hier aux passagers

Par ailleurs, un passager qui préfère rester anonyme considère que la compensation n'est pas assez généreuse.

Il indique qu'un groupe est en train de se former sur Facebook pour s'unir contre le transporteur. Le nom de la communauté est : Vol TS157 Air Transat en provenance de Belgique.

TÉMOIGNAGES À VENIR

Pour sa part, Marc Jetté se prépare à faire parvenir son témoignage à l'Office des transports du Canada. « L'enquêteur principal m'a demandé de faire la chronologie des événements, dit-il. J'irai témoigner aux audiences tenues le 30 et le 31 août si on me le demande. »

L'homme qui a composé le 911 n'est pas satisfait non plus de la compensation offerte.

« Les billets pour la famille ont coûté 4600 $ et on nous offre 2000 $, dit-il. Les passagers belges prétendent qu'une loi européenne nous donnerait droit à 600 euros [presque 900 $]. »

M. Jetté est également « en train de se faire une tête » par rapport à l'action collective qu'il est en train de préparer.

« Au moins, Air Transat a fait des excuses pour la première fois, dit-il, un sourire dans la voix. Les choses s'améliorent. »

C'est le deuxième courriel qu'il reçoit de l'entreprise cette semaine. Lundi dernier, on lui demandait si le voyage était à la hauteur de ses attentes.

« Tout le monde aime partager ses histoires de voyage, peut-on lire dans ce premier courriel. Chez Air Transat, nous sommes curieux de connaître vos impressions sur votre expérience avec nous... »

Photo Hugo-Sébastien Aubert, Archives La Presse

Air Transat a joint la grande majorité des passagers du vol qui était resté coincé sur le tarmac de l'aéroport d'Ottawa - et lors duquel un passager avait composé le 911 - par courriel ou par la poste pour les informer d'une offre d'indemnisation de 400 $ par passager.

PHOTO SIMON GIROUX, ARCHIVES LA PRESSE

« Au moins, Air Transat a fait des excuses pour la première fois. Les choses s'améliorent », estime Marc Jetté, passager qui a composé le 911 alors que l'appareil d'Air Transat dans lequel il prenait place était coincé sur le tarmac de l'aéroport d'Ottawa pendant plusieurs heures.