Victime d'une soudaine popularité chez les amateurs de lieux abandonnés, l'accès à la mine Wallingford-Back devrait être condamné cet été. Québec compte présenter mercredi aux élus locaux son plan pour tenir éloigner les curieux, tout en maintenant ouverte la porte à un futur projet récréotouristique.

Depuis un peu plus d'un an, la mine Wallingford-Back, en Outaouais, attire de nombreux curieux qui souhaitent découvrir cet ancien site minier abandonné depuis des dizaines d'années. Signe de ce soudain engouement, les réseaux sociaux regorgent d'images captées par des explorateurs du dimanche, dont celles d'un couple ayant célébré ses fiançailles dans les entrailles de la mine. Au moins deux entreprises ont utilisé la cavité pour réaliser du matériel promotionnel, à renfort d'images captées par un drone.

Cette soudaine popularité exaspère toutefois les voisins qui se plaignent des nuisances générées par le va-et-vient sur le site, mais aussi des nombreux déchets laissés sur place. Propriétaire du site, le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles (MERN) a bien tenté d'en fermer l'accès, mais les explorateurs ont eu tôt fait de pratiquer des ouvertures dans la clôture.

Ce ne sera plus possible à partir de cet été, assure Sylvain Carrier, porte-parole du MERN. Québec compte présenter mercredi aux élus de la MRC de Papineau un plan pour en condamner l'accès. « Les lieux ne seront plus accessibles avec ce qui sera proposé. » La solution retenue ne sera pas « définitive » puisqu'« on ne se ferme pas de porte, d'un coup qu'un promoteur serait intéressé à y faire un projet récréotouristique ». Les travaux pourraient aller de l'avant dès cet été si les élus donnent leur feu vert.

En quête d'un projet

L'idée de dynamiter les piliers soutenant cette mine a ainsi été écartée. Selon un journal de l'Outaouais, Le Bulletin, la clôture, facile à percer avec des cisailles, fera plutôt place à une palissade composée de barreaux coulés dans le ciment, ce qui empêchera de pratiquer des brèches.

La fondatrice du groupe des Amis de la mine Wallingford-Back, Chantal Crête, qui souhaite mettre en valeur le site, se dit rassurée de savoir que, tout en fermant efficacement l'accès au site, Québec garde ouverte la porte à un projet récréotouristique. « Je comprends les gens de Mulgrave-et-Derry qui veulent que les nuisances cessent », dit-elle. Elle assure que tout projet devra avoir l'appui des voisins. « Aucun promoteur ne va vouloir enfoncer un projet dans la gorge des gens. »

Le MERN dit toutefois ne pas avoir reçu de proposition concrète de la part d'un promoteur. Et Québec ne compte pas lancer un appel de projets pour stimuler l'intérêt des entrepreneurs.

La mine Wallingford-Back n'est pas la seule mine abandonnée au Québec, mais elle serait la seule à attirer autant les curieux, friands d'endroits inusités, dit Sylvain Carrier.