Les deux véhicules blindés acquis par Hydro-Québec pour protéger ses installations nucléaires ont été vendus à un prix «supérieur au prix du marché», a affirmé mercredi Hydro-Québec.

Trois mois après la publication d'un rapport dévastateur de la vérificatrice générale sur la vente d'équipements de Gentilly-2, la Coalition avenir Québec (CAQ) exige que le montant obtenu soit dévoilé et réclame plus de transparence de la part de la société d'État.

La Presse révélait ce matin qu'Hydro-Québec n'était «plus propriétaire» des deux blindés quasi neufs d'une valeur estimée à plusieurs centaines de milliers de dollars. Achetés en 2010, ils ont peu servi, selon nos informations. «Sans dévoiler le prix, je peux dire qu'on a obtenu un très bon prix, un prix supérieur au prix du marché, pour la vente des équipements», a déclaré mercredi la porte-parole d'Hydro Québec Marie-Élaine Deveault.

Impossible toutefois d'avoir plus de détails sur la transaction et les caractéristiques des véhicules vendus puisque cela risquerait de «compromettre la sûreté et la sécurité des installations du nouvel acquéreur», a ajouté Mme Deveault. Hydro-Québec avait déjà évoqué la Loi sur la sûreté et la règlementation nucléaires en réponse à notre demande d'accès à l'information.

En mai dernier, un rapport du Vérificateur général sur la «valorisation des actifs de la centrale nucléaire de Gentilly-2» a passablement écorché Hydro-Québec. Une turbine acquise au coût de 79 millions il y a quelques années avait notamment été bradée pour 75 000 $. Dans un autre cas médiatisé, une quarantaine de roulottes payées 2,5 millions avait également été vendue pour 33 903 $ à un ferrailleur.

Dans les circonstances, la CAQ appelle le ministre de l'Énergie Pierre Arcand à exiger plus de transparence de la part d'Hydro-Québec. «On parle de fonds publics. Je pense que se réfugier derrière la sûreté nucléaire, ça ne tient pas. On est en droit à s'attendre à de la transparence», a affirmé en entrevue avec La Presse Donald Martel, le député caquiste de Nicolet-Bécancour. «S'ils ont eu un prix supérieur au prix du marché, qu'ils nous le disent. Je serai le premier à les féliciter.»