Chaque année, plus de 300 petits Canadiens sont enlevés par leurs parents, ce qui en fait la forme de kidnapping la plus fréquente. Le Québec est la deuxième province la plus touchée par le phénomène.

«C'est un acte illégal, aussi dangereux physiquement que tout autre enlèvement», prévient Pina Arcamone, directrice d'Enfant-Retour.

Les ravages psychologiques sont pour leur part certains: «Les enfants se retrouvent isolés et projetés dans l'incertitude. Le déracinement peut mener à la dépression et à une peur de l'abandon. Cela laisse des cicatrices profondes que le temps ne guérit pas toujours», poursuit Mme Arcamone.

Pour le parent inquiet, la prévention demeure la meilleure arme, dit-elle. Ses conseils: même si cela est coûteux, obtenir une ordonnance de garde très explicite. Dans certains cas, on peut demander que les droits de visite soient supervisés ou carrément supprimés. On peut à tout le moins prévoir l'interdiction de voyager avec l'enfant ou de lui faire faire un passeport sans l'autorisation des deux parents. Si un passeport a déjà été délivré, il peut être remis au tribunal.

Comment savoir s'il faut s'inquiéter? Les enlèvements sont plus fréquents lorsqu'un conjoint n'arrive pas à accepter la séparation ou qu'il est convaincu que les modalités de garde sont injustes. Des indices potentiels: s'il ferme ses comptes bancaires, vend la maison, cesse de travailler ou profère des menaces.

En cas de doute, la prudence est de mise. «La première heure après la disparition est cruciale. C'est alors qu'il faut agir. Quand il y a eu séparation et des tensions dans le couple, mieux vaut se tromper qu'attendre qu'il soit trop tard», dit le lieutenant Marco Fortier, responsable du dossier au Service de police de la Ville de Montréal.

«Sans la rapidité à dénoncer et l'implication de sa mère, je ne pense pas qu'Azan serait ici aujourd'hui.»