Petite surprise de Sundance (eh oui, encore), Amreeka, de Cherien Dabis, est une comédie dramatique habilement faite, oscillant justement entre le drame et les rires. N'eût été un dénouement un peu trop happy end à notre goût, le film afficherait un sans-faute.

Amreeka (ou «Amérique») débute en Palestine, où Muna (Nisreen Faour) vit une vie presque normale, si on fait exception des checkpoints qu'elle doit franchir entre sa maison et son travail. Muna élève son fils seule depuis que son mari l'a quittée pour une femme plus jeune et plus mince.

Aussi, quand elle reçoit une réponse positive à sa demande de carte verte, elle n'hésite pas à tout quitter pour aller s'installer en Amérique.

En guise de rêve américain, Muna se heurte rapidement aux difficultés de l'immigration et de l'intégration. Et c'est tout ce décalage subtil entre le rêve et la réalité de l'immigré que Cherien Dabis décrit, sur fond de xénophobie galopante (nous sommes en 1991).

Sans enfoncer le clou, Cherien Dabis s'inspire du vécu familial pour livrer ces chroniques de l'immigré «FOB» (Fresh Off the Boat), comme Muna l'apprendra.

La vie familiale de Muna, sa soeur et son beau-frère, son fils et ses neveux, se révèle juste et touchante.

Amreeka

V.F.: Amerrika

Comédie dramatique de Cherien Dabis. Avec Nisreen Faour, Melkar Mouallem, Hiam Abbass, Alia Shawkatt. 96 minutes.

Muna quitte la Palestine avec son fils vers de meilleurs cieux: l'Amérique. Toutefois, le rêve américain ne se concrétisera pas tout à fait.

Premier long métrage touchant de Cherien Dabis, Amreeka évoque délicatement les hauts et les bas de l'immigration et de l'expatriation. Une chronique familiale sincère, et plus souvent comique que dramatique.

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