Assurant que son gouvernement a fait le nécessaire pour éviter les ratés comme ceux qui ont miné la collecte de fonds de 2004, le consul général d'Haïti à Montréal lance un appel à l'aide. Pierre Richard Casimir et la communauté haïtienne ont besoin de la générosité des Québécois pour faire face à l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire d'Haïti.

Le pays le plus pauvre des Amériques a été frappé non par un, mais par quatre ouragans en quelques semaines. Fay, Gustav, Hanna et Ike ont ravagé des terres, englouti les récoltes, inondé des villes. Les cyclones ont tué 326 personnes et fait 190 blessés. Le bilan pourrait s'alourdir si l'aide n'arrive pas rapidement.

Les organismes humanitaires estiment que 800 000 sinistrés ont besoin d'eau et de nourriture.

«On a affaire à quatre ouragans successifs, a expliqué le consul. Chaque fois qu'on a déclenché l'acheminement de l'aide aux sinistrés, il a fallu recommencer à zéro.»

En septembre 2004, lorsque l'ouragan Jeanne a fait 3000 morts à Haïti, un radiothon organisé par une radio communautaire montréalaise avait permis d'amasser plus de 500 000$. Or, les organisateurs avaient acheté des vivres au lieu d'acheminer l'argent aux groupes humanitaires sur le terrain. La marchandise a passé quatre ans dans des conteneurs à Port-au-Prince. Ce n'est qu'hier que les denrées ont été acheminés à leurs destinataires.

«Ces démarches ont abouti parce que nous sommes entrés en contact avec les représentants du secteur privé qui ont accepté de renoncer aux droits qui leur étaient dûs pour avoir gardé les conteneurs pendant trois ans», a indiqué M. Casimir, reconnaissant que cet incident a brisé l'élan de générosité des Québécois.

Il assure que le gouvernement haïtien baissera les barrières qui ont empêché l'aide humanitaire d'entrer librement par le passé. Les huit organismes présents hier promettent d'acheminer l'aide directement aux personnes dans le besoin et de rendre compte de leurs progrès de manière transparente.

Oxfam Québec a déjà recueilli 200 000$. Le Centre d'étude et de coopération internationale (CECI) a pour sa part amassé 150 000$. Ces groupes espèrent récolter 1 million chacun.

«Je crois que les Haïtiens font leur part au Québec tous les jours, a affirmé le porte-parole du CECI, le musicien Luck Mervil. Aujourd'hui, ils ont besoin de votre aide.»