Les inondations dans les secteurs Mi-Vallon et du boulevard des Vétérans, en raison des pluies abondantes de samedi, ont volé la vedette lundi soir conseil municipal, alors que les propriétaires touchés envisagent un recours contre le Ville de Sherbrooke, bien que celle-ci donne l'assurance qu'elle s'attaquera au problème.

Les inondations dans les secteurs Mi-Vallon et du boulevard des Vétérans, en raison des pluies abondantes de samedi, ont volé la vedette lundi soir conseil municipal, alors que les propriétaires touchés envisagent un recours contre le Ville de Sherbrooke, bien que celle-ci donne l'assurance qu'elle s'attaquera au problème.

"Ça ne me rassure pas du tout! On veut prendre un avocat pour revenir contre la Ville", lance Jean-Paul Fauteux, un résident de la rue Chambois qui s'est retrouvé avec près d'un mètre d'eau dans son sous-sol.

"Ça fait huit fois depuis 1991 que ça arrive! Au début on me disait que ces pluies-là arrivaient aux 100 ans et on me dit depuis 1996 qu'un projet est à l'étude. Je suis un payeur de taxes comme à Mi-Vallon et je m'aperçois qu'on rit de moi!" ajoute-t-il.

En termes à peine voilés, ce dernier reproche à la Ville de mieux protéger le quartier Mi-Vallon (situé au nord du boulevard Bourque), où un bassin de rétention des eaux de pluie a été aménagé en 1994, au détriment du secteur du boulevard des Vétérans, où le ruisseau Mi-Vallon sort de son lit pratiquement à chaque pluie abondante.

"Le groupe Teknika a dit il y a quelques années qu'il réparait Mi-Vallon, mais que vous alliez créer un problème de l'autre côté, sur des Vétérans", a-t-il soutenu.

Des citoyens des rues Millet et Matisse, dans le quartier Mi-Vallon, ont aussi été touchés samedi par les pluies abondantes, tout comme le parc Mi-Vallon, transformé en un petit lac boueux.

"À Mi-Vallon, il y a des maisons de 500 000 $, les nôtres valent 200 000 $, mais je pense que vous devez étudier cette question-là très sérieusement!" déclare pour sa part René Veilleux, également de la rue Chambois, victime d'un débordement d'égouts.

Un avocat

Pour Jean-Claude Éthier, du boulevard des Vétérans, dont la maison a été inondée à plusieurs reprises au cours des dernières années, il est plus que temps que la Ville agisse.

"On ne peut plus avoir d'assurances pour les dégâts d'eau; on a envoyé une mise en demeure à la Ville pour les dommages et on va former un groupe et embaucher un avocat pour nous défendre", affirme-t-il.

Les élus ont exprimé leur sympathie à l'endroit des sinistrés et se sont engagés à rechercher des solutions.

Le directeur du Services des infrastructures urbaines et de l'environnement, Denis Gélinas, doit préparer un dossier complet pour le comité exécutif de la Ville.

En entrevue, le maire Jean Perrault signale toutefois "qu'il y a des problèmes partout à Sherbrooke, dans l'Est, au centre-ville, tout comme à Mi-Vallon et dans le secteur du boulevard des Vétérans".

"Dans Mi-Vallon et de l'autre côté, nous voulons trouver des solutions avec les propriétaires; on a l'argent, il nous faut une entente négociée. Il ne faut pas que l'entreprise garde les citoyens en otage", explique le maire lorsqu'il lui signale qu'un propriétaire refuse jusqu'ici que la Ville intervienne sur ses terrains.

M. Perrault reconnaît que certaines conduites d'eau ne fournissent pas, mais ajoute qu'il vaut mieux "aller en amont retenir l'eau plutôt que de grossir les tuyaux".

Serge Forest, conseiller municipal du district de Rock Forest, demande pour sa part que le comité exécutif étudie le dossier avant l'hiver et défendra celui-ci lors de la préparation des budgets municipaux, soulignant que les travaux pourraient coûter jusqu'à un million $.

Il rappelle que des solutions sont à l'étude.

"Le boulevard des Vétérans date de l'après-Guerre, les canalisations datent de l'époque où il n'y avait pas de secteur résidentiel en amont. En 1994, un bassin de rétention a été construit à Mi-Vallon, on a refait les canalisations des rues Charny et Coombs, il reste le secteur des Vétérans-Viel-Chambois, le point le plus bas", dit-il.

Il ajoute qu'une partie de la solution pourrait être de séparer les ruisseaux Murier et Mi-Vallon qui, actuellement, se jettent l'un dans l'autre pour ne former qu'un seul cours d'eau.

Mais d'ici à l'adoption d'une solution définitive, les citoyens touchés par les inondations avouent être de plus en plus nerveux à chaque grosse pluie.

denis.dufresne@latribune.qc.ca