La possibilité de fermer toutes les usines de carton plat de Cascades, évoquée dans une entrevue à la Presse canadienne par le président et chef de la direction Alain Lemaire, étonne les employés de l'usine de Jonquière, en pleine réorganisation du travail.

Depuis le début de l'année, Cascades a confié toute sa division du carton plat à un groupe appelé Norampac dont le mandat est de réduire de 20 % le coût de la masse salariale. Le processus est en cours et un premier contact a été établi en juin avec le syndicat CSN de l'usine de Jonquière pour une réorganisation du travail impliquant la possibilité d'abolir 26 postes sur 125. Une démarche semblable a été faite auprès du syndicat FTQ des employés de bureau pour réduire ses effectifs de moitié.

"Depuis ce temps, nous n'avons pas encore eu de suivi de cette demande. La première rencontre devrait avoir lieu la semaine prochaine", a indiqué Réjean Roy, le président du Syndicat national des travailleurs et travailleuses de la Cartonnerie de Jonquière (CSN). "C'est étonnant cette déclaration, parce que, encore aujourd'hui, nous avons eu des rencontres sur d'autres sujets et on ne nous a pas du tout parlé de cela".

À son avis, il est improbable qu'après plusieurs efforts de rationalisation et un plan de réorganisation en main, la direction raye d'un trait de crayon des actifs de plus de 25 millions $.

"Je comprends difficilement cette déclaration parce que le secteur du carton plat serait responsable d'une perte trimestrielle d'un million en comparaison d'un bénéfice de 12 millions $ pour la même période l'an dernier et nous n'avons pas encore eu de discussion sur le plan de la compagnie. Avant de tout fermer, ils vont vouloir appliquer leur plan ou vendre à une autre compagnie".

Selon Réjean Roy, la fermeture récente de l'usine de Toronto et le licenciement de 140 membres du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier est un cas exceptionnel parce qu'elle survient après un refus de rouvrir la convention collective pour examiner le plan de relance de l'employeur. Après plusieurs demandes répétées, la direction a fait son deuil de la rentabilité de l'usine ontarienne.

La volonté de Norampac et Cascades d'aller chercher des économies de 20 % dans la masse salariale s'explique par la hausse de ses coûts des matières premières et du transport ainsi que par la force du dollar canadien.

"Le budget de l'usine de cette année a été préparé avec un dollar au pair, alors qu'il se transige actuellement à 96 cents. À Jonquière, nous avons déjà 5 départs d'employés et nous allons nous asseoir ensemble pour examiner les autres postes. Le carnet de commande de l'usine est un peu faible, mais constant et nous devons rouvrir la semaine prochaine pour fabriquer un produit que nous n'avons plus en stock pour un client important".

La cartonnerie a cessé sa production pendant huit semaines en 2007 et elle complète actuellement sa cinquième semaine prévue de fermeture. Elle doit rouvrir dimanche.