Le député libéral Pierre Paradis reluque la présidence de l'Assemblée nationale, surtout qu'un proche conseiller du premier ministre l'aurait contacté et que l'ADQ se montre ouverte à appuyer sa candidature.

La semaine dernière, avant l'annonce officielle du départ de Michel Bissonnet, le directeur à la députation du cabinet de M. Charest, Claude Lemieux, a pris contact avec M. Paradis. Il l'aurait alors sondé sur son intérêt à succéder au président démissionnaire.

Conseiller libéral depuis l'ère Bourassa, M. Lemieux a le mandat de veiller à maintenir des relations harmonieuses entre le gouvernement et les députés. Il n'a pas rappelé La Presse hier.

Selon l'attaché de presse du premier ministre, Hugo D'Amour, «Claude a peut-être parlé du départ de Michel Bissonnet avec des députés, mais personne n'a été approché ou pressenti».

Néanmoins, des libéraux ont pris contact avec l'opposition adéquiste pour pousser la candidature de Pierre Paradis, élu sans interruption depuis 1980. En matinée hier, l'attachée de presse du chef Mario Dumont, Marianne Drouin, a affirmé que les coups de fil provenaient du bureau du premier ministre. En après-midi, elle a rappelé La Presse pour dire qu'elle n'était finalement «pas sûre» de cette information. «Mais il y a un petit lobby qui se fait» de la part de libéraux, a-t-elle indiqué.

Selon elle, l'ADQ «ne ferme pas la porte» à l'idée d'appuyer la candidature de Pierre Paradis. Mais la formation de Mario Dumont a au moins un prétendant dans ses rangs. Croisé sur la Grande-Allée, Marc Picard, troisième vice-président de l'Assemblée nationale, s'est montré en effet plutôt intéressé à succéder à Michel Bissonnet. Il n'a toutefois pas voulu confirmer officiellement sa candidature.

Une course à la présidence se dessine chez les libéraux. Les noms de Fatima Houda-Pepin et Jacques Chagnon, tous deux vice-présidents de l'Assemblée nationale, figurent dans la liste des prétendants au trône du Salon bleu. Ils n'ont pas rappelé La Presse.

Ministre sous Robert Bourassa et Daniel Johnson fils de 1985 à 1994, puis leader parlementaire de l'opposition officielle jusqu'aux élections du 14 avril 2003, Pierre Paradis a été relégué simple député par Jean Charest dès son arrivée au pouvoir. Le premier ministre l'a toujours boudé dans la formation de son Conseil des ministres.

MM. Charest et Paradis ont eu quelques accrochages au cours des cinq dernières années. En juin 2006, le député a voté contre la loi de son gouvernement sur la privatisation partielle du Mont-Orford, ce qui lui a valu un rappel à l'ordre du whip en chef Norman MacMillan, le préfet de discipline des libéraux. En mars 2007, en pleine campagne électorale, Pierre Paradis a affirmé que le bilan du gouvernement en santé «n'est peut-être pas aussi bon que nous le prétendons».