Prendre un taxi coûtera bientôt plus cher. La Commission des transports du Québec (CTQ) a entamé hier à Montréal ses audiences publiques sur les tarifs de taxi. Au coeur des discussions: une augmentation des coûts payés par le client, afin de compenser la hausse vertigineuse des prix de l'essence.

L'urgence est telle que la CTQ a devancé d'une dizaine de jours la tenue des audiences, à la demande de l'industrie du taxi. Selon Frédéric Napolitano, président de Taxi Coop, près de 10% des chauffeurs auraient quitté la coopérative depuis le printemps en raison des prix de l'essence.

La CTQ propose d'augmenter de 7,6% le coût de la «course étalon», sur laquelle elle se base pour évaluer les coûts du transport en taxi. Les chauffeurs, eux, exigent une augmentation d'environ 10%. Ils demandent aussi aux gouvernements provincial et fédéral de leur accorder des crédits d'impôt, afin d'éponger une partie des hausses de coûts d'exploitation.

«Le mode d'estimation des coûts d'exploitation doit aussi être revu afin de le rendre plus fidèle à la réalité», croit le président des Travailleurs autonomes du Québec (TAQ-Taxi), Mario Sabourin.

TAQ-Taxi et Taxi Coop demandent à Québec de réviser les tarifs annuellement plutôt qu'aux trois ans, afin d'éviter que les chauffeurs de taxi de la province n'aient à absorber eux-mêmes les coûts de l'essence. «Les chauffeurs de taxi subissent les augmentations au quotidien, et non pas tous les trois ans», plaide M. Napolitano.

Depuis la dernière révision des tarifs de transport par taxi en 2005, le prix moyen de l'essence est passé de 94,7cents à 1,227$ le litre.

Le porte-parole de la CTQ, Christian Daneau, promet que la commission rendra «très rapidement» sa décision. «Pour l'instant, on ne sait pas si on va revoir régulièrement les prix», prévient-il toutefois.