Il y aura deux grandes célébrations gaies cet été à Montréal. Le festival Divers/Cité se tiendra du 29 juillet au 3 août, alors que le défilé de la fierté aura lieu deux semaines plus tard, le 17 août. Encore une fois cette année, les deux événements n'ont pas réussi à s'entendre pour unir leurs efforts.

«À Sydney, il y a trois grandes fêtes gaies, affirme la directrice de Divers/Cité, Suzanne Girard. On est un petit peuple, on n'a pas le temps de se taper sur la tête.»

Pendant 14 ans, Divers/Cité s'est chargé d'organiser le défilé de la fierté gaie. Depuis 2007, LGBTA Montréal a pris le flambeau. Cette année, les célébrations de la Fierté se tiendront du 14 au 17 août et se termineront par la grande marche dans les rues de Montréal.

L'an dernier, Divers/Cité a annoncé qu'il n'organiserait plus le défilé pour des raisons structurelles et financières. Le président du marketing du festival affirme maintenant qu'il s'agit d'une divergence de vues sur la raison d'être du défilé. «Nous voulons un festival, au même titre que les FrancoFolies et le Festival de jazz, pas un événement politique, affirme Paul Girard. Avant, un dirigeant communautaire pouvait crier qu'il faut pendre le pape, et c'était Divers/Cité qui récoltait le blâme.»

En bedaine au mois d'août

Éric Pineault, le président de LGBTA Montréal (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et autres), croit plutôt que Divers/Cité a laissé tomber le défilé à cause de son coût de production trop élevé. Il soutient que l'événement est une des seules vitrines pour les groupes communautaires. «C'est un moment pour revendiquer nos droits, dit-il. Au Canada, nous avons atteint l'égalité juridique, mais on doit répondre à tout ce qui se fait dans le monde contre les homosexuels.»

Paul Girard affirme qu'il aurait préféré que le défilé ait lieu à la fête du Travail. «Des gars en bedaine au mois de septembre, ce n'est pas l'idéal», répond Éric Pineault.

M. Pineault ajoute qu'il aimerait bien travailler de pair avec Divers/Cité à l'automne. «On aimerait s'asseoir avec eux. On leur a déjà tendu la main, mais ils ne l'ont pas prise.»

De son côté, le propriétaire du Sky, un des plus gros bars du Village, se réjouit de ces deux événements distincts. «Avant, on avait de la difficulté à gérer tout ce monde en même temps, dit Peter Sergakis. Cette année, on va être à pleine capacité pendant les deux événements et on va faire plus d'argent. Avec la rue Sainte-Catherine qui est fermée aux voitures pour l'été, c'est encore mieux.»