Une centaine de manifestants ont chahuté le défilé militaire qui se déroulait jeudi en marge du coup d'envoi officiel des Fêtes du 400e anniversaire de Québec.

Sous forte escorte policière, le défilé a toutefois pu se tenir sans incident.

Plus de 1500 militaires ont paradé sous la pluie, en uniformes de différentes époques, entre l'hôtel Concorde et le Château Frontenac.

Les manifestants ont profité de l'occasion pour dénoncer la présence de l'armée canadienne en Afghanistan, mais aussi «le colonialisme».

«La version donnée au public canadien, c'est que c'est une mission humanitaire, mais en réalité, l'armée est là pour protéger les intérêts du capital mondial», a affirmé l'un des protestataires qui hurlait des slogans anti-guerre, Evans Montpellier.

Les manifestants ont aussi souligné que le 400e anniversaire de Québec devrait être un moment de réflexion sur la version officielle de l'histoire «présentée par les dirigeants».

Sophie Schoen reproche à la société québécoise d'accepter une version «édulcorée» de l'histoire, qui élude volontairement, selon elle, les mauvais traitements infligés aux autochtones et leur assimilation lors de l'arrivée des Européens.

«La petite histoire à l'école primaire, c'est un ramassis de mythes racistes qui nous sert seulement à nous disculper comme peuple», a-t-elle expliqué.

Au terme du défilé militaire, la porte-parole des manifestants se montrait satisfaite.

«Nous avons été une opposition visible et je pense que c'était super important qu'on vienne ici pour pousser le débat. Nous avons fait passer notre message», a résumé Mme Schoen, déplorant toutefois le fort contingent policier qui accompagnait les militaires.