Les travailleurs dont l'employeur fait faillite n'auront plus à lutter pendant des mois - souvent en vain - pour obtenir l'argent qui leur est dû.

En vertu du Programme de protection des salariés, qui est entré en vigueur lundi, ils pourront en effet recevoir rapidement un maximum de 3000 $ d'Ottawa sans avoir à se battre contre les autres créanciers.

En échange de ce paiement, les travailleurs céderont leur créance au gouvernement, qui tentera d'en recouvrer une partie auprès du syndic de faillite.

Le fédéral estime que ce programme mis sur pied avec l'appui de tous les partis lui coûtera entre 36 et 50 millions $ par an, selon le contexte économique. Le PPS sera financé par les recettes fiscales générales et ses prestations seront indexées.

D'après le ministre fédéral du Travail, Jean-Pierre Blackburn, entre 10 000 et 20 000 travailleurs font une demande de recouvrement de salaire chaque année.

Dans l'ancien système, 70 pour cent d'entre eux ne recevaient aucune indemnité au terme. Les plus chanceux décrochaient un chèque ne couvrant qu'une partie de leur créance. La moyenne des remboursements s'établissait à 13 cents par dollar.

En comparaison, le PPS permettra de rembourser immédiatement et en totalité 97 pour cent des personnes touchées, a souligné le ministre lundi. Le programme sera ouvert aux employés de tous les secteurs d'activités, et pas seulement à ceux qui sont réglementés par le fédéral.

La création du PPS a été saluée par le Congrès du Travail du Canada, qui a milité pendant des années pour que la loi sur les faillites soit modifiée.