Les Québécois éliront un nouveau gouvernement le 1er octobre prochain. D'ici là, La Presse a voulu sonder l'état d'esprit des électeurs. Nos journalistes et nos photographes ont été à leur rencontre dans 100 villes différentes dans toutes les régions du Québec. Découvrez ce que les électeurs ont à dire.

Yves Gervais, 83 ans, commerçant. Amos.

QU'EST-CE QUI VOUS PRÉOCCUPE EN CE MOMENT ?

Pas grand-chose me préoccupe. La vie, c'est au jour le jour [Yves nous a quand même avoué que le changement de stationnement dans la rue principale le préoccupait beaucoup].

QUELLE EST LA DERNIÈRE CHOSE QUI VOUS A MIS DE BONNE HUMEUR ?

Le samedi soir, je reçois mes enfants et mes petits-enfants et je fais le souper. Presque tous les samedis. La semaine passée, pour mes petits-enfants, j'ai fait un pâté chinois, parce que je sais qu'ils aiment ça. Pour moi et les autres, j'ai été acheter du poulet BBQ à l'épicerie. Mes enfants et mes petits-enfants, c'est ma priorité.

QUELLE EST LA DERNIÈRE CHOSE QUI VOUS A MIS EN COLÈRE ?

Le changement de stationnement dans la ville d'Amos. C'est la seule avenue qui va de l'est à l'ouest, car on a une rivière, l'Harricana, qui était le premier nom de notre ville.

QUELLE EST LA DERNIÈRE PERSONNALITÉ PUBLIQUE DONT LA MORT VOUS A ÉMU ?

Un Amossois qui m'a marqué, c'est Réal Caouette, chef du Crédit social [mort en 1976]. Il a toujours bien répondu aux petites gens. C'est un type qui était très à l'aise [Yves en profite pour raconter plusieurs anecdotes du coin à propos de Réal Caouette, dans les moindres détails].

SI VOUS POUVIEZ ET VOULIEZ VIVRE DANS UNE AUTRE VILLE DU QUÉBEC, LAQUELLE SERAIT-CE, ET POURQUOI ?

Val-d'Or, parce que ma femme vient de là, ou Gatineau, mes deux filles sont là.

SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE DANS VOTRE CIRCONSCRIPTION, QU'EST-CE QUE CE SERAIT ?

Je ne changerais rien.

SI VOUS POUVIEZ CHANGER UNE SEULE CHOSE AU QUÉBEC, QU'EST-CE QUE CE SERAIT ?

[Yves reste un peu silencieux, puis va nous chercher un article de L'actualité de 1996 sur la fiscalité des syndicats.] La plus grosse business du Québec, c'est eux autres, et ils ne paient pas d'impôts.

QUEL EST LE DERNIER CONTENU QUE VOUS AVEZ PARTAGÉ SUR FACEBOOK ?

Je ne m'occupe pas de ça pantoute.

OÙ VOUS VOYEZ-VOUS DANS CINQ ANS ?

Au cimetière ! [Nous exigeons une autre réponse.] Où je me vois dans cinq ans ? J'espère que je vais encore travailler, tout dépend de ma santé.

QU'EST-CE QUE C'EST, POUR VOUS, ÊTRE QUÉBÉCOIS ?

Pour moi, c'est être fier de son pays, fier de sa province, fier de sa ville et essayer le plus possible de s'entraider entre nous.

FAITES UN VOEU...

Pis il faut que je le dise ? Que le monde commence à s'entraider les uns les autres pour qu'on ne connaisse plus la guerre.

QUE FERIEZ-VOUS SI VOUS GAGNIEZ UNE GROSSE SOMME ?

Premièrement, je vois à mes enfants et mes petits-enfants. Deuxièmement, je ferais un don à la Maison du Bouleau blanc. Ma femme est morte là et tu ne croirais pas que tu es dans une maison de fin de vie. C'est très, très bien. Et je ferais un don à la cathédrale Sainte-Thérèse-d'Avila d'Amos.

DANS VOTRE VIE, CES CINQ OBJETS SONT-ILS POSITIFS OU NÉGATIFS ?

Téléphone

Positif.

Ordinateur

Non, négatif.

Carte de crédit

Oui. Pour les commerçants qui voyagent, c'est très pratique, explique Yves, qui nous raconte ses voyages d'antan.

Télévision

C'est très bien.

Bouteille de bière ou vin

Positif. Hier soir, quand je suis revenu du chalet, après avoir travaillé deux heures de temps, je me suis pris le luxe d'une bière, puis après, j'ai pris une bonne petite sandwich beurre de pinotte et confiture par dessus.

VOUS DEVENEZ PREMIER MINISTRE DEMAIN. QUELLE EST LA PREMIÈRE PHRASE DE VOTRE PREMIER DISCOURS ?

Tabarnouche d'affaire, je ne deviendrai pas premier ministre ! Je dirais comme M. Simons : faut s'entraider, on n'a pas besoin de se séparer.

Si un chef de parti croisait votre chemin pendant la campagne électorale, de quelle préoccupation aimeriez-vous lui parler? Préserver votre emploi, acquérir une propriété, refaire une route dangereuse? Dites-nous ce qui vous préoccupe, et pourquoi, en 250 mots, en écrivant à centvilles@lapresse.ca en prenant soin de préciser votre nom, votre âge, ce que vous faites et la municipalité dans laquelle vous vivez. Nous publierons un certain nombre de messages pendant la campagne électorale, en septembre.