Puisque l'époque où les skieurs pouvaient dévaler le mont Royal sur deux planches est révolue depuis belle lurette, les citadins sans voiture qui souhaitent se rendre dans les stations de ski font aujourd'hui face à un défi de taille. Autocar, services de covoiturage, réseaux sociaux: le défi s'avère toutefois de moins en moins insurmontable pour les familles qui font preuve d'un brin de débrouillardise.

Par conscience écologique et dans le but d'aider ses compatriotes skieurs des grandes villes à se rendre dans les centres de ski de la province, un entrepreneur web de Québec a lancé, en décembre dernier, un site entièrement consacré au covoiturage de skieurs. Conçu par Spade Security, Skicovoiturage.ca permet aux utilisateurs de publier gratuitement des annonces d'offre et de demande de transport pour toutes les montagnes du Québec. Les deux parties s'entendent ensuite entre elles sur le partage des frais.

«Quand j'étais moniteur à la station Stoneham, j'ai réalisé que c'était difficile pour les gens de l'extérieur de se rendre à la montagne, explique Pierre-Luc Dubé, de Spade Security. Et c'est la réalité de beaucoup de gens à Montréal, à Québec, à Sherbrooke. Un site comme celui-là est quelque chose qui aurait dû exister depuis longtemps.» Une quinzaine d'annonces ont été affichées sur le site depuis son lancement. Son fondateur invite notamment les employés des stations de ski à y offrir des possibilités de covoiturage.

Des offres et des demandes de transport sont également publiées à l'occasion sur les pages Facebook des différentes stations de ski. Un groupe consacré au covoiturage entre Montréal et Bromont a aussi été créé par une skieuse en quête de transport.

Et l'autocar?

Selon Mireille Simard, coordonnatrice des communications de la station Mont Sutton, se rendre à la station des Cantons-de-l'Est n'est pas une mission impossible. « Il y a plein de façons de trouver un transport «, remarque-t-elle. Au cours des dernières années, la station a mis en place différentes mesures pour inciter ses clients à partager une voiture. Une section consacrée au covoiturage a été intégrée à son site internet. Le nombre d'annonces publiées demeure toutefois marginal. Des rabais ont aussi été offerts aux gens qui arrivaient à la station à quatre personnes dans la même voiture.

Pour ceux qui préfèrent le confort des autocar, les excursions d'un jour offertes par Express Tours sont une façon économique de dévaler des montagnes de bon dénivelé. Plusieurs fois par semaine, l'entreprise offre des escapades d'un jour vers 10 destinations du Québec et du Nord-Est américain, dont le Massif de Charlevoix, Mont-Sainte-Anne, Jay Peak, Sugarbush et Whiteface.

Des départs sont offerts de Montréal, de la couronne nord, de la Rive-Sud et de Trois-Rivières. Il suffit de réserver quelques jours à l'avance. En raison d'ententes avec les stations, le coût d'une excursion avec Express Tours, qui inclut le transport, est généralement équivalent au tarif d'un billet journalier dans ces mêmes stations. De quoi attirer même ceux qui possèdent une voiture.

Selon Louis-Philippe Desjardins, directeur des services individuels d'Express Tours, au moins la moitié des clients de Montréal se rendent au point de départ en transports en commun ou en taxi.

« L'heure des départs [entre 5 h et 6 h] peut être un inconvénient pour les gens qui n'ont pas de voiture parce qu'à cette heure, le métro n'est pas ouvert, reconnaît-il. Mais, habituellement, les gens réussissent à s'arranger. Ils prennent l'autobus ou un taxi en groupe. Et à la fin de la journée, ils retournent à la maison en métro. «

Si le covoiturage convient bien aux célibataires, aux couples ou même à un parent et son enfant, il peut être difficile à organiser pour une famille de quatre. Dans ce cas, prendre part à une excursion d'Express Tours s'avère la meilleure option, car aucune des stations de ski situées en périphérie de Montréal est accessible aisément en transports en commun.