Partir en voyage avec son père permet de tisser des liens et de partager des moments uniques. Quand le voyage mélange ski cerf-volant («kiteski»), pêche sur glace et aurores boréales au pays des Inuits, l'expérience est encore plus inoubliable! Récit.

«À mon âge, je ne peux plus remettre mes projets à plus tard», m'avait lancé mon père, Michel Roy, quelques jours avant son 65anniversaire. J'en avais profité pour lui lancer un défi: apprendre à faire du ski cerf-volant pour m'accompagner au Nunavik, où je donne des cours de ce sport depuis quelques années. D'abord surpris et déstabilisé, il a tout de même accepté.

À notre atterrissage à Kangirsuk, nous sommes accueillis par Tommy Kudluk, le directeur municipal, qui nous fait faire le tour du village, qui s'étend le long de la rivière Payne, à une dizaine de kilomètres de la baie d'Ungava avant de nous conduire au seul hôtel du village, géré par la Fédération des coopératives du Nouveau-Québec.

Tisser des liens par le sport

Le lendemain matin, nous commençons notre mission de la semaine : donner des cours de «kiteski» en plein coeur de la toundra arctique. Rapidement, les premiers intéressés se pointent le bout du nez pour apprendre à manier les voiles conçues pour les débutants. Dès qu'il le peut, mon père met la main à la pâte en aidant les jeunes à bien s'équiper.

«La blancheur du paysage et l'étendue du territoire sont spectaculaires. C'est impressionnant de ne voir aucun repère à l'horizon», commente-t-il après une session de ski cerf-volant de rêve.

Lorsqu'il manque de vent, nous faisons du ski alpin sur la montagne qui se trouve au centre du village en remontant les jeunes en motoneige. «Le sport nous a donné une opportunité unique de tisser des liens avec les Inuits», dira mon père.

Partie de pêche arctique

Tant qu'à être au Nunavik, nous profitons de l'occasion pour vivre une expérience au coeur de la culture inuite depuis des millénaires: la pêche sur glace. Pour l'occasion, Sandy Kaukai, adepte de ski cerf-volant, accepte d'être notre guide pour la journée.

Après une centaine de kilomètres en motoneige par un froid glacial de -30 °C, nous arrivons au site de pêche et creusons un trou de plus de 1,5 mètre dans la glace. Muni d'un fil enroulé sur un bâton de hockey coupé, d'où pend un hameçon, Sandy démontre la technique de pêche inuite en agitant la canne de manière saccadée. Après 30 secondes de démonstration, il capte le premier omble chevalier, sous les cris de joie de ses invités. À peine sorti de l'eau, le poisson est déjà gelé! J'attrape la deuxième prise, qui complétera notre récolte, une dizaine de minutes plus tard.

Le soir venu, je déguste les meilleurs sashimis au monde, alors que mon père, plus conservateur, a fait cuire sa portion. Le ventre plein, nous allons faire notre marche nocturne quotidienne afin d'admirer la danse céleste des aurores boréales.

«Dans la vie, il ne faut pas avoir de regrets. Je suis très content d'avoir partagé ces moments qui sortent de l'ordinaire avec toi», m'a confié mon père lors du vol de retour vers Québec. Des moments qui resteront marqués à jamais dans ma tête.

À quand le prochain voyage, papa?

Bon à savoir

Meilleur moment pour voyager l'hiver au Nunavik: mars et avril

Vol: entre 1500 et 3000 $, selon le village, 50 % de rabais pour les 60 ans et plus avec Air Inuit

Hôtel: 195 $ par nuit en occupation simple, 295 $ en occupation double; chaque village compte son hôtel, géré par la Fédération des coopératives du Nouveau-Québec.

Location de motoneige: environ 100 $ par jour 

Service de guide: environ 250 $ par jour (demandez à la mairie pour trouver un guide)

Ski cerf-volant: des cours sont offerts dans tous les villages nordiques. Parcs Nunavik a aussi développé des forfaits mettant en vedette le ski cerf-volant qui peut servir de mode de transport dans trois parcs nationaux (Pingaluit, Kuururjuaq, Tursujuq).