La nature et la science peuvent s'apprécier même en plein coeur d'une métropole. Le Planétarium, le Biodôme, l'Insectarium et le Jardin botanique - regroupés sous l'appellation Espace pour la vie - en ont fait la preuve en établissant un nouveau record d'affluence l'an dernier: 2 millions de visiteurs s'y sont rendus.

«Depuis 2008, on constate une croissance soutenue de l'achalandage. Le fait qu'on décline une programmation regroupant les quatre institutions et qu'on fasse des croisements entre les différentes expériences accroît notre visibilité», estime Charles-Mathieu Brunelle, directeur d'Espace pour la vie.

Des 2 millions de visiteurs qui ont foulé les espaces à l'ombre du mât olympique l'an dernier, un peu plus du tiers provenait de l'extérieur du Québec.

«Il n'y a pas d'équivalent au Canada. Il faut aller à New York, à l'American Museum of Natural History, qui est à 5 millions de visiteurs, ou à Paris pour voir l'équivalent à la Cité des Sciences. Ce sont des villes 10 fois plus populeuses qu'ici.»

«Je pense qu'on peut s'enorgueillir à Montréal d'avoir des institutions qui prennent à coeur l'état de la planète», poursuit-il.

Le fait que la métropole ait franchi le cap des 10 millions de touristes l'an dernier n'est pas étranger au record battu par Espace pour la vie, estime son directeur.

Quant à ceux qui reviennent sur des lieux qu'ils ont déjà visités, ils s'intéressent à des évènements comme Les arts s'invitent au Jardin, où des artistes se produisent au coeur du Jardin botanique. «C'est quoi le lien avec la biodiversité? Les gens découvrent la nature autrement. On propose de conjuguer science, art et émotion. On ne fait pas juste appel au cerveau, on fait appel au coeur, aux arts.»

Malgré des rénovations qui tardent...

La fréquentation record à Espace pour la vie pourrait être dépassée dans les prochaines années avec les projets de réaménagement du Biodôme et de l'Insectarium, ouverts il y a respectivement 25 et 27 ans. Le projet de rénovation du Biodôme, qui devait à l'origine être entrepris en septembre dernier, a été suspendu par le maire Denis Coderre en raison d'une augmentation des coûts.

«C'est entre les mains des élus. On a révisé le concept et on repart», dit Charles-Mathieu Brunelle. Quant aux travaux du même genre prévus à l'Insectarium, «ça suit son cours, ça s'en vient», dit le directeur d'Espace pour la vie, sans toutefois préciser la date du début des travaux.

«Espace merveilleux», «approches muséologiques très innovantes», «amélioration de la visite», Charles-Mathieu Brunelle ne manque pas de mots pour décrire les futurs espaces du Biodôme et de l'Insectarium. Mais d'ici à ce qu'ils soient inaugurés, il estime que la programmation saura répondre aux attentes de la clientèle.

«Le souffle ne peut pas venir que du physique, il doit venir du contenu et de l'expertise aussi, dit M. Brunelle. Il faut trouver comment partager cette expertise avec le public. Les musées de science dans le monde ont ce défi de faire appel à l'individu dans son ensemble, et ça amène une métamorphose des institutions qu'on dirige.»

Photo Alain Roberge, La Presse

Une méduse dans un aquarium au Biodôme de Montréal