Vous aimez la nature, mais pas à la dure? Vous n'êtes pas seul. Pour répondre à une demande grandissante, la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) a conçu l'EXP, tout nouveau modèle d'hébergement à la fois confortable et en prise directe sur son environnement. Nous l'avons visité en avant-première.

«On a voulu que la nature qui est à l'extérieur puisse entrer à l'intérieur», résume Martin Soucy, vice-président exploitation de la SEPAQ.

La façade constituée d'une porte-fenêtre et le mur longeant la salle à manger sont entièrement vitrés. Attablé dos au minipoêle à bois, on n'a pas seulement l'impression de voir ce qui se passe dans la forêt, mais d'y être.

Une cuisine petite, mais bien équipée, deux lits à une place derrière une cloison et une pièce douche-toilette occupent le reste de l'espace. Tout cela tient dans à peine plus de 300 pi2, mais les surfaces plaquées de bois clair et bien fenestrées rendent l'endroit très respirable. En été, la galerie couverte sera fermée par une moustiquaire, ce qui créera une pièce supplémentaire pour lire ou, même, dormir.

L'architecture contemporaine de l'EXP rompt avec celle des traditionnels chalets et cabanes en rondins, mais ses lignes épurées toutes en bois s'insèrent parfaitement dans le paysage.

La SEPAQ a conçu les plans et l'aménagement entièrement à l'interne pour répondre à plusieurs besoins.

La popularité de la tente Huttopia, lancée en 2008, a montré l'intérêt des Québécois pour ce que Martin Soucy appelle la formule «sac de couchage-brosse à dents». Le visiteur n'a besoin que de ces deux accessoires pour passer la nuit en forêt. Le reste (lit, table, chaises, équipement de cuisine, vaisselle) se trouve déjà sur les lieux. La SEPAQ en ajoutera 81 dans ses parcs nationaux, pour un total de 400 d'ici deux ans.

Si l'Huttopia a été conçue pour trois saisons seulement, l'EXP, quant à lui, est tout équipé pour l'hiver. L'eau courante ajoute au confort. Mais ne vous y trompez pas. Malgré ses allures de maison de poupée IKEA, l'endroit tient plus du camp de base que du chalet. Pas de télé ni de connexion internet, peu de rangement, une cuisine semblable à celle d'une Huttopia et un espace vital à peine plus grand.

S'il pleut à boire debout, vous serez plus heureux que dans une tente, mais pas mal plus à l'étroit que dans une cabane en bois rond. Car l'EXP vient combler une autre lacune des parcs nationaux: de l'hébergement pour deux adultes. Une offre susceptible d'intéresser les baby-boomers, mais aussi les couples et amis de 35 à 45 ans. La table peut être convertie en petite base de lit pour accueillir deux jeunes enfants.

Jouer dehors

«C'est confortable, mais c'est fait pour aller jouer dehors le jour. Ce qu'on offre, ce n'est pas un chalet, mais une expérience qui se personnalise pour chacun des parcs», explique Martin Soucy.

L'habitation a donc été mise au point pour s'adapter à des besoins et à des milieux différents. Posée sur pilotis, elle peut être déplacée facilement. Et dans les endroits où la demande le justifie, Parcs Québec pourra y greffer une deuxième chambre.

Le plus attrayant, toutefois, est la capacité de l'EXP à se fondre dans son milieu. Au parc Plaisance, où les champs sont caressés par le vent, une deuxième porte-fenêtre pourra être installée à l'arrière afin que ce vent traverse la chambre. Au parc du Mont-Mégantic, on pourra installer un toit de verre pour profiter de la réserve internationale de ciel étoilé.

Les 10 premières unités seront installées l'été prochain dans les parcs du Mont-Tremblant et de la Jacques-Cartier. À Tremblant, elles seront placées dans une presqu'île au bord du lac Monroe. Dans la vallée de la Jacques-Cartier, elles seront près de l'eau afin qu'on puisse entendre le chant de la rivière.

Les EXP seront offerts en location avec les autres types d'hébergement sur le site de la SEPAQ. On devrait pouvoir en réserver un dès avril pour occupation à partir de juillet. Tarif: 125$ la nuit (maximum deux adultes et deux enfants), frais d'accès au parc en sus. Info: www.sepaq.com/reservation