La Ville lumière compte des milliers de restaurants. Dont un nombre incroyable d'excellents. Mais, tourisme oblige, on y trouve aussi quelques propositions chères et quelconques. Pas facile de s'y retrouver quand on est de passage de temps à autre.

La capitale française est l'une des destinations estivales favorites des Québécois. Afin de vous aider à préparer un voyage là-bas qui serait à la fois gastronomique et abordable, nous avons donné à notre chroniqueuse Marie-Claude Lortie la mission de dénicher les meilleures adresses gourmandes de Paris.

> En photos: Paris par le ventre

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COUPS DE COEUR

Abri

Prenez votre mal en patience et appelez et rappelez chez Abri pour avoir une réservation. L'effort en vaut totalement la peine. Quand vous verrez l'étroitesse des lieux, vous comprendrez pourquoi il est si difficile d'avoir une table chez cette équipe de Franco-Japonais qui combinent magistralement les finesses des deux cultures culinaires. Nichée dans une petite rue du Xe arrondissement, cette sandwicherie devenue restaurant en bonne et due forme propose des menus dégustation qui se détaillent à 22 euros le midi (une trentaine le soir) . Oui. Pour quatre plats. Entrée de seiche avec mousse de chou-fleur et cèpes, velouté de panais à la mousse pomme-poire, lieu jaune à l'émulsion de vin blanc, tombée d'épinards et courge grillée. Et finale grandiose grâce à un millefeuille aux pommes. Impeccable. Et carte de vins nature, est-ce nécessaire de le préciser. On n'en est toujours pas revenu.

92, rue du Faubourg-Poissonnière, Xe arrondissement

Roseval

De la déco minimaliste avec murs de briques au pain au levain de chez Christophe Vasseur, en passant par la sommelière Érika et la cuisine gentiment iconoclaste de l'Irlandais Michael Greenwold et de l'Italien Simone Tondo, on aime tout de ce Roseval niché bien haut du côté de Ménilmontant. Qu'on y travaille les couteaux presque crus, le pigeon délicieusement saignant ou le potimarron au dessert, à moins que vous ne préfériez la soupe ricotta-maquereau, on sent les idées de ces deux chefs qui ont appris chez les grands - Gazetta, Chateaubriand - comment mettre le produit en évidence, sans tomber dans la simplicité ennuyante. Rien n'est banal ici, ni dans l'assiette ni dans les verres, en commençant par le Meursault bio recommandé par la sommelière, qui se laisse boire tout seul.

1, rue d'Eupatoria, XXe arrondissement

www.roseval.fr

Septime

Classé parmi les 100 meilleurs restaurants du monde selon la fameuse liste du magazine britannique Restaurant, le Septime est une jolie table du XIe arrondissement qui a tout parfait. Le décor un peu rustique, un peu rétro, tout blanc, confortable et élégant. Et une cuisine tout aussi raffinée, fine et inventive, offerte à prix raisonnables. (Le midi, le menu tourne autour de 26 euros, le double le soir.) Bonite de Saint-Jean-de-Luz servie en carpaccio avec poudre de citron brûlé, potage poire-rutabaga, merlan de ligne au chou glacé, magret aux salsifis et aux céleri-rave et branche. Des plats légers avec beaucoup de saveur. Une carte de vins remplie de bons crus naturels. Et des serveurs souriants. On adore.

80, rue de Charonne, XIe arrondissement

septime-charonne.fr

La Buvette

C'est minuscule - trois tables -, c'est rapidement rempli, c'est dans le XIe - eh oui, un autre - et c'est absolument charmant. J'ai nommé la Buvette de Camille, ancienne du Dauphin et du Châteaubriand, qui parle de ses vins avec intelligence et générosité. On l'écoute décrire ses crus naturels et on a envie de tout essayer. On y va donc pour prendre une bouchée et un verre ou deux. Au menu: des charcuteries artisanales, évidemment, presque griffées, mais aussi autre chose, car Camille aime bien manger des légumes. Et du poisson. On commande donc de grosses olives vertes de Lucques, des haricots blancs costauds qui se grignotent comme des chips, ou alors des sardines ou des feuilles d'endives à tremper dans une sorte de rillettes de maquereau. Si on tarde et qu'on finit par y prendre le souper au complet, il y a même du sucré. Une ricotta à la confiture de coings, du «cheese-cake». Comme disent les Parisiens: 100%feeling.

67, rue Saint-Maur, XIe arrondissement

Akrame

Si vous avez un budget illimité pour manger à Paris, amusez-vous chez Alain Passard, Pierre Gagnaire, Joël Robuchon et n'oubliez surtout pas L'Astrance de Pascal Barbot, toutes des tables spectaculaires. En revanche, si vous n'avez pas 500 euros à dépenser, par personne, pour une bombance sans fin, mais que vous aimeriez bien, quand même, faire un menu gastronomique sérieux, filez chez Akrame. D'abord, le chef est ultrasympathique et sa table n'a rien de coincé. Sa cuisine créative et raffinée combine subtilement les accents ensoleillés de sa Méditerranée et l'élégance rigoureuse des grandes tables où il a été formé. Huître et avocat fumé à la Granny Smith, couteaux de Vendée à la poudre d'estragon, glace gingembre, bigarade et jasmin... Avec 140 euros, on a le menu dégustation et les vins, taxes et service compris. Le midi, il y a un menu à 40 euros.

19, rue Lauriston, XVIe arrondissement

www.akrame.com