Malgré une conjoncture tendue et une compétition internationale féroce, Paris devrait accueillir en 2011 un nombre inégalé de touristes, grâce notamment aux visiteurs français et des pays émergents, mais aussi à des événements exceptionnels comme... le congrès mondial de cardiologie.

Rien que sur les six premiers mois de l'année, la capitale réalise des scores inédits, selon les chiffres publiés mercredi par l'Office du tourisme et des congrès de Paris.

Ainsi dans les hôtels, le taux d'occupation atteint 78,3%, soit le «meilleur depuis plus de 10 ans» tandis que les prix moyens ont grimpé de 7,8% à 158,4 euros, «plus forte hausse depuis 2007», année record de référence.

Le principal indicateur de rentabilité du secteur, le revenu par chambre disponible, a bondi de 11,6% à 127,6 euros, confirmant la reprise observée en 2010 après l'année noire de 2009.

Au global, les arrivées de touristes se sont montées à 7,6 millions de janvier à juin (+3,5%), dont 3,8 millions de Français, «un niveau record», a souligné Paul Roll, le patron de l'office de tourisme, devant la presse.

Les Américains, plus gros contingent de visiteurs internationaux, confortent leur premier rang, avec une hausse de 4% à 600 000, malgré un dollar affaibli.

Les arrivées de touristes chinois ont fait un bond de 17,7% à 64 000, un chiffre qui ne reflète pas la réalité car la plupart d'entre eux visitent Paris et dépensent dans la capitale mais logent ailleurs.

Les arrivées en provenance d'Amérique latine, tirées par le Brésil, ont grimpé de 22,5% à 350 000, celles du Proche et du Moyen-Orient de 13,7% à 121 160, là où les autres pays européens (avec Russie ou Europe de l'Est) gagnent 9,9% à 538 277.

Au sein de l'Union européenne, la situation est plus difficile en raison de la conjoncture économique avec les replis de la plupart des pays voisins, de l'Allemagne (-5,9%), à l'Espagne (-5,8%) et à la Grande-Bretagne (-3%).

Sur l'ensemble de 2011, la hausse des arrivées devrait être de 3%, un chiffre «plus que positif» pour Paul Roll.

Paris conserve son pouvoir d'attraction, «profitant de la hausse constante du tourisme urbain dont la capitale bénéficie plus que d'autres en Europe ou dans le monde», a estimé Jean-Bernard Bros, adjoint au tourisme à la mairie de Paris. Paul Roll quant à lui a souligné également l'impact non négligeable que peut avoir le succès d'un film comme celui de Woody Allen Midnight in Paris.

Un bémol cependant pour 2011, «si les taux d'occupation ne devraient pas se dégrader sur le reste de l'année, l'amélioration des prix moyens va sûrement s'estomper au second semestre», a affirmé M. Roll.

L'été a été plutôt bon à Paris, le facteur météo n'étant pas déterminant sur des visiteurs qui peuvent facilement se réfugier dans les musées. Juillet a été un mois «record» tandis qu'août, qui a démarré mollement, s'annonce au final tout à fait correct.

La principale raison à cela tient à la tenue pour la première fois en France du congrès mondial de la cardiologie, au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. 30 000 personnes attendues pendant 5 jours: il s'agit d'un «enjeu industriel colossal», résume Paul Roll.

De sa réussite dépendra en effet le choix de Paris pour d'autres manifestations, alors que la capitale n'a pas réussi à ravir à Barcelone le Congrès mondial de la téléphonie mobile (60 000 professionnels).

Le tourisme d'affaires est en effet quasiment aussi important que le tourisme de loisirs pour Paris, à l'image encore du salon du Bourget fin juin qui a dopé la fréquentation hôtelière ou du salon de la construction Batimat en novembre, mois habituellement creux, à la Porte de Versailles (380 000 visiteurs).